"Non, nous n’étions pas hystériques !" Les victimes tarnaises du Levothyrox réclament justice

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  • Martine Madaule (pull bleu) entourée de ces deux "mousquetaires" du collectif tarnais et de l’avocat Me Vincent Poudampa.
    Martine Madaule (pull bleu) entourée de ces deux "mousquetaires" du collectif tarnais et de l’avocat Me Vincent Poudampa. DDM - P.B.
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l'essentiel Une étude de chercheurs tchèques et toulousains sur le médicament très controversé Levothyrox vient d’être relayée par l’Association française des malades de la thyroïde (AFMT) mettant en évidence la présence d’impuretés. Une "énorme avancée" que les malades attendaient depuis 7 ans déjà et une "vraie reconnaissance" selon le collectif des victimes du Tarn, qui compte 23 plaignants dans cette affaire.

Ils tiennent peut-être leur revanche. Une étude de chercheurs tchèques et toulousains sur le médicament très controversé Levothyrox (produit par le laboratoire Merck et censé soigner la thyroïde) vient d’être relayée par l’Association française des malades de la thyroïde (AFMT) mettant en évidence la présence d’impuretés.

Une "énorme avancée" que les malades attendaient depuis 2017, date du début du scandale. Au cœur de l’affaire : la nouvelle composition du médicament, arrivée en France fin mars de cette année et utilisant le même principe actif, la lévothyroxine, mais avec de nouveaux excipients. Mais depuis, des dizaines de milliers de patients souffraient d’importants effets secondaires.

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"Des travaux scientifiques démontrent que les différentes formulations ne sont pas interchangeables. Dès 2017, il y avait un problème de bioéquivalence et certains chercheurs l’avaient démontré. Aujourd’hui, grâce à l’AFMT, à tous les scientifiques de l’association et avec l’aide des 'malades' (via des dons d’argent ou des blisters de médicaments), des recherches spécifiques ont été réalisées en République tchèque. Dans ces analyses privées, ils ont en effet trouvé des phospholipides contenant de l’acide phosphorique ce qui a détérioré de façon importante la levothyroxine. Et ça normalement, ça ne pourra pas être contesté", a expliqué Martine Madaule, porte-parole du collectif des victimes du Tarn.

On nous a empoissonnés. C’est quelque chose que je n’osais plus dire, mais maintenant je peux.

Cette Castraise qui porte depuis le début le fer contre le laboratoire Merck, a décidé suite à cette nouvelle, de rassembler tous les membres du collectif, qui ne s’étaient pas réunis depuis octobre 2022, à la maison des associations de Castres. "Jusqu’à présent, on n’avait rien, le dossier n’avançait pas, c’était statu quo et on attendait ces fameux résultats", précise Martine Madaule.

"L’étape nécessaire"

"Même si notre santé va continuer à se détériorer, pour nous, ces analyses c’est un grand bonheur qui confirme que tous nos maux n’étaient pas inventés. C’est une vraie preuve de reconnaissance. Non, nous n’étions pas fous ni hystériques ! On nous a empoisonnés. C’est quelque chose que je n’osais plus dire, mais maintenant je peux. Enfin, on nous entend. D’ailleurs, le collectif tarnais tient à remercier tous ces scientifiques, l’AFMT et les malades qui œuvrent pour la recherche de cette vérité tant attendue depuis 7 ans", a-t-elle ajouté.

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"On est encore au stade de l’enquête, mais il y aura bien un procès Levothyrox. Merck a déjà été mis en examen en 2022 pour tromperie aggravée et une enquête a récemment été ouverte sur deux autres chefs d’accusation : mise en danger de la vie d’autrui et homicide involontaire. Il faut rester prudents, mais ces nouvelles analyses et leurs résultats en faveur des victimes du Levothyrox, c’était l’étape nécessaire pour obtenir des avancées du côté juridique", a confié de son côté Me Vincent Poudampa, l’avocat des 23 plaignants du collectif tarnais.

Nouvelle stratégie et des actions à venir

"Jusqu’à présent, nous avons été patients. Nous avons fait confiance à la justice. Mais je pense que désormais et ce jusqu’au procès, nous devons mettre en place une nouvelle stratégie et être pro actif en continuant à constituer des preuves et surtout, en suscitant des actes", a expliqué Martine Madaule, qui prévoit également, via le collectif, de remettre en place des actions dès la fin du mois de mai. "On doit se ressouder et redémarrer parce qu’on nous doit la vérité jusqu’au bout. On en a assez bavé. Aujourd’hui, j’ai la tête un peu plus haute, je suis vraiment contente. Ça nous est arrivé à nous mais ça peut arriver à tout le monde. Alors écoutons les malades…"

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Les commentaires (2)
mamdolores c'est MOI Il y a 16 jours Le 29/04/2024 à 16:53

On ne nous redonnera pas la santé ..

Mrmimi Il y a 16 jours Le 29/04/2024 à 12:27

" il tiennent peut être leur revanche" : un étude prouve la présence d impureté ! La possibilité d article de tout genre explose....une étude prouverait....!