Lourdes célèbre la révolution des Oeillets

  • La soirée s’est prolongée par un buffet lusitanien fort agréable. DDM.L.C.
    La soirée s’est prolongée par un buffet lusitanien fort agréable. DDM.L.C.
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Laurent Charnin

l'essentiel La cité mariale, qui entretient des rapports privilégiés avec Fatima depuis novembre 2013, a célébré, jeudi, le cinquantième anniversaire de l’entrée au Portugal de la démocratie.

On savait qu’il y avait eu la Terreur en France, en 1792. Et puis la révolution russe, en 1917, et puis celle (culturelle ?) de Mao, en 1966… Avec leur lot de tortures, de têtes coupées, de fusillés et toutes autres effusions d’hémoglobine…

L’œillet rouge a la couleur du sang, lui aussi, et néanmoins… La révolution du même nom, qui n’aura officiellement recensé que quatre morts, n’est-elle pas l’une des seules au monde à pouvoir être qualifiée de "pacifique" ?

C’est ce qu’a tenu à rappeler jeudi soir le maire de Lourdes, au Palais des congrès, avant de commémorer le cinquantième anniversaire de l’événement.

La fleur accrochée au veston, Thierry Lavit a tenu à rendre un hommage appuyé à la communauté portugaise implantée, et parfaitement intégrée à Lourdes :

"Des trente-deux communautés différentes installées ici, vous représentez la première, même si je ne veux pas me mettre à dos nos amis italiens !"

Une révolution en douceur

Après avoir remercié son prédécesseur Jean-Pierre Artiganave, à l’origine du jumelage entre Lourdes et Fatima, ainsi que Delphine Pereira, ayant œuvré au bon déroulement de cette célébration, le premier édile – passionné de géopolitique – est entré dans le vif du sujet :

"Dans les années soixante, a-t-il rappelé, un Portugais sur trois ne savait ni lire ni écrire ! […] Cette révolution aura eu la particularité d’être douce, au point de ne faire ‘que’quatre morts, et de mettre fin à quarante-huit années de dictature. […] S’ensuivra l’indépendance des colonies (Mozambique, Angola, Guinée-Bissau) auxquelles Antonio de Oliveira Salazar, si attaché au précepte : ‘Dieu, famille patrie autorité et travail…’ tenait tant."

Très sensible aux propos du premier magistrat de la ville, le public a chaleureusement applaudi, avant que Thierry Lavit finisse par conclure : "C’est dans ce paysage que s’est s’installée la révolution des Oeillets. […] Ce qui n’aura pas manqué, par ricochet, de préparer l’avènement de la démocratie en Grèce et en Espagne."

La soirée s’est prolongée par la projection du film franco-portugais "Capitaines d’avril", de Maria de Medeiros (sélection festival de Cannes 2000), suivie d’un vin d’honneur assorti de quelques spécialités lusitaniennes préparées par Mme Alvès, du FIL (femmes initiatives Laubadère), apprécié par chacun des participants.

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