Christopher Aurier tué par balles en juillet 2020 à Toulouse : le procès de ce crime s’ouvre mardi aux assises

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  • Après une carrière stoppée par une blessure au genou, Christopher Aurier jouait et travaillait à Toulouse où il s’occupait de sa mère et de son fils.
    Après une carrière stoppée par une blessure au genou, Christopher Aurier jouait et travaillait à Toulouse où il s’occupait de sa mère et de son fils. DDM, archives - XAVIER DE FENOYL
Publié le , mis à jour

l'essentiel Demain mardi 29 avril s’ouvre devant la cour d’assises de la Haute-Garonne le procès de Kuevi Koudoyor, accusé d’avoir tué Christopher Aurier à l’aube du 13 juillet 2020 à Toulouse. Conclusion tragique d’une embrouille sous fond de jalousie et d’alcool. Le verdict est attendu le vendredi 3 mai.

"Ne cherchez pas vous ne trouverez personne pour vous dire du mal de Christopher…" La confidence d’un proche de cet athlète de 28 ans, solide comme un roc, généreux, attentif aux siens et aux autres, traduit une réalité qui s’est imposée bien avant la mort tragique de ce père de famille.

Christopher Aurier, footballeur et livreur, a croisé la mort sur le parking du "Kin’s", une discothèque au matin du 13 juillet 2020, au milieu d’une zone d’activités un peu morne de Toulouse. Il venait de recevoir deux balles de petit calibre. L’une d’elles a provoqué une plaie cardiaque aux conséquences dramatiques. L’homme qui tenait l’arme s’est enfui avant de se présenter le lendemain, le 14 juillet 2020, au commissariat central de Toulouse.

L’accusé et la victime ne se connaissaient pas

Kuevi Koudoyor, accompagné de sa compagne, venait avouer le meurtre de Christopher. "Il a toujours assumé son geste même s’il affirme, dès sa première audition, qu’il ne voulait pas tuer", insiste Me Pierre Alfort, qui assure la défense de ce garçon aujourd’hui âgé de 31 ans avec Me Raphaël Darribère.

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Il n’a pas voulu tuer avec une arme de poing utilisée à bout portant ? Cette version, plusieurs fois répétée, colle difficilement avec l’instruction et l’éclairage de la reconstitution. Une remise en situation où l’expert en balistique a jugé les explications de l’accusé peu compatibles avec les constatations. Ce point sera forcément débattu lors des débats dirigés par le président Noël Picco devant la cour d’assises réunie à Toulouse.

L’autre interrogation de ce dossier demeure l’origine de l’altercation entre les deux hommes. Ils ne se connaissaient pas et ne s’étaient même jamais croisés. Quand Christopher Aurier se rêvait footballeur professionnel au centre de formation du RC Lens, avec son jeune frère Serge, Kuevi Koudoyor grandissait en Guadeloupe. Après une scolarité plutôt réussie jusqu’au bac, il a rejoint Toulouse en 2011 pour suivre des études universitaires et rejoindre son père.

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Sur les bancs de la faculté, ce garçon "d’une intelligence supérieure à la moyenne", selon les experts n’a pas persévéré. Il a choisi de travailler au sein de l’auto-école familiale. Un avenir sans souci ? Pas vraiment. Des actes de violences ont alors noirci son quotidien. Deux fois condamné, il est passé par la prison fin 2015 (4 ans de prison dont 18 mois avec sursis) après une bagarre et un coup de couteau qui motive son jugement en récidive.

Volonté d’en découdre contestée

La nuit du drame, après avoir beaucoup bu, Kuevi Koudoyor se trouvait avec Nina, sa compagne, sur le parking du "Kin’s" quand est arrivé Christopher Aurier, lui aussi alcoolisé. Ils poursuivaient une nuit de fête. Une première altercation a éclaté entre les deux hommes vers 4 h 14. En cause ? La jeune femme ancienne conquête de Christopher. L’accusé l’affirme, Nina le confirme. La suite est plus contestée. Dans la discothèque Christopher aurait alpagué Kuevi "pour une explication entre hommes", à l’extérieur.

Cette déclaration, aucun témoin ne la valide. Certains décrivent même Christopher comme joyeux, motivé par la fête. Kuevi répète, au contraire, sa volonté d’en découdre. Témoin de la scène controversée, que dira Nina face aux jurés ? Cela constituera l’autre clef des débats.

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Les proches de Christopher Aurier, difficilement consolables, sont représentés par Mes Aimé Diaka, Romain Vanni et Benoît Candon. Prévu sur trois journées, avec une coupure pour le 1er mai, le verdict est attendu vendredi. Kuevi Koudoyor est passible de la peine maximale, la réclusion criminelle à perpétuité.

Serge Aurier : "C’était mon premier supporter"

Quelques jours après le meurtre de Christopher, Serge Aurier, son frère, célèbre footballeur aujourd’hui à Galatasaray, en Turquie, avait accepté de livrer à La Dépêche du Midi ses premiers sentiments.

« J’ai dû l’annoncer rapidement à ma mère puis je suis resté toute la journée dans mon lit sans bouger. Ça a été une journée difficile ».
C’est par un tweet qu’il avait appris la nouvelle alors qu’il se trouvait en Angleterre où il jouait pour Tottenham.

"Il était meilleur que moi"

Calme, Serge Aurier tenait « à apaiser les choses ». « Je n’ai pas de sentiment de haine ou de vengeance. J’ai confiance en la justice ». Christopher, comme Serge, jouait au football. Il évoluait dans des clubs toulousains et venait de signer à la Juventus de Papus lorsqu’il est mort, abattu devant le Kin’s. « Il était meilleur que moi, souriait l’international ivoirien. Mais j’étais plus sérieux. Le talent, il l’avait. Il avait les qualités, moi la détermination. Sur le terrain, il avait un gros caractère malgré sa gentillesse. Il n’aimait pas l’injustice ».

Les deux frères étaient extrêmement liés. « C’était mon premier supporter. On n’était pas toujours d’accord sur beaucoup de choses. Il m’envoyait beaucoup de messages dans les bons comme dans les mauvais moments. À chaque match, il m’envoyait des messages. C’est une grande perte pour moi ».
Claire Lagadic

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