Covid de la vache : "une grosse inquiétude pour nous", le défi posé aux éleveurs de bovins par la MHE reste entier
Une visite d’élevage à Castelnau-Barbarens a permis au préfet du Gers de faire le point sur la filière bovine et la MHE, maladie hémorragique épizootique, qui inquiète fortement les agriculteurs gersois.
Ce lundi, le préfet du Gers Laurent Carrié a rencontré les éleveurs d’une exploitation de Castelnau-Barbarens, en compagnie du président de la chambre d’agriculture Bernard Malabirade, pour faire le point sur la MHE, la maladie hémorragique épizootique qui frappe les bovins.
« Nous avons environ 550 bêtes présentes en simultanée, explique le président de la SAS Pépieux, Landry Danflous. Mais la MHE constitue une grosse inquiétude pour nous, comme pour tous les autres éleveurs du Gers, d’ailleurs ! » L’exploitation ne compte que deux bêtes atteintes par cette maladie. Mais les vaches concernées sont immédiatement reconnaissables parmi leurs congénères du même âge.
A lire aussi : Colère des agriculteurs : "Ma vache a perdu 250 kg en 48 h à cause de la MHE", le combat d’un éleveur pour sauver son cheptel
« Celle-ci, elle fait à peine 600 kg, quand l’autre fait près d’une tonne, analyse Patrice Mouras, l’un des 10 éleveurs de la SAS. Chez moi, à Lartigue, j’ai eu 3 ou 4 cas. Et on n’en a pas fini… On a bien reçu les paiements promis par le gouvernement. Ça ne sera pas de trop, mais ça ne règle pas l’ensemble du problème. »
Perte de production
Car la MHE ne provoque pas seulement le dépérissement des cheptels, d’autant plus fragiles que les animaux n’ont jamais connu cette maladie, comme le souligne le président de la chambre. La MHE entraîne aussi de nombreux avortements. « Cela représente 30 % de vaches sans veau, et si on compte entre 1 000 et 1 500 € par veau, les chiffres des pertes s’affolent vite, calcule Landry Danflous. En plus, les vaches atteintes sont invendables, et comme on ne sait pas si elles vont ou pas récupérer, on continue de les nourrir… »
Le préfet, face aux angoisses des éleveurs, ne fait pas d’annonce, mais insiste sur l’appui à la filière que constitue l’abattoir d’Auch, un outil qui compte pour ces éleveurs, à 15 minutes du site. Il compte aussi pour le territoire.
« De notre activité dépendent beaucoup de gens, et aussi une large part de la vie locale, glisse Landry Danflous. Il faut que des gens viennent, qu’ils reprennent des exploitations. Et pour ça, il faut simplifier la réglementation. » Mais la priorité, pour tous les éleveurs présents, c’est bien de trouver une réponse à la MHE. « Il nous faut un appui économique, pour que les exploitations tiennent, mais surtout un remède. C’est une crise qui va faire très très mal, craint Landry Danflous. Je ne sais pas où on va… »
J'ai déjà un compte
Je me connecteVous souhaitez suivre ce fil de discussion ?
Suivre ce filSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?