Rodez. - 4 °C hier au petit matin, un épisode de gel dévastateur
"Nous avons de très fortes inquiétudes sur la récolte 2024." Alors que les premiers bourgeons se développaient sur les vignes aveyronnaises, il se pourrait que cette nuit de jeudi à vendredi 19 avril ait d’ores et déjà condamné une bonne partie du cru de cette année.
En cause, des gelées printanières, où localement, des températures telles que – 4 °C ont été ressenties au petit matin, entre 6 h et 8 h. Alors, Samuel Mestre, directeur de la coopérative des vignerons du Vallon pour l’AOC marcillac, confirme l’importance de cet épisode. "Il va falloir quelques jours pour faire le bilan définitif, mais l’on sait déjà qu’il y a de gros dégâts. Et puis, on ne pourra pas récupérer tout ce que l’on a perdu." Car si cette première lame a été particulièrement violente, l’inquiétude ne devrait pas quitter les viticulteurs dans les prochains jours, où, dans certains coteaux, des températures négatives sont encore prévues pour cette nuit et celle de dimanche à lundi.
"On lutte contre plus fort que soi"
Une situation qui a non seulement frappé le Vallon, mais également les autres vignobles du département, comme le confirme Philippe Teulier, président du syndicat des producteurs de vin en Aveyron. "Entraygues et Estaing ont été très touchés et Millau aussi, même si c’est peut-être dans une moindre mesure", analyse-t-il. Que peuvent-ils faire désormais pour limiter les dégâts ? "Rien, répond Philippe Teulier, non sans frustration. On lutte contre plus fort que soi. Les seules choses qui pourraient marcher sont hors de prix."
Des dégâts favorisés par les forts écarts de température ressentis ces derniers jours. La vigne, en avance d’une quinzaine de jours, a naturellement accéléré sa pousse après un week-end passé digne d’une période estivale, durant lequel le mercure a frôlé les 30 °C. Résultat, les bourgeons sont "trop développés et frêles face aux gelées", explique Philippe Teulier. "On le constate de plus en plus souvent. Ces énormes écarts de températures au sein d’un même mois sont des effets du réchauffement climatique", assure Samuel Mestre. En attendant le bilan définitif, alors qu’en quelques heures, les vignerons ont peut-être perdu le travail d’une année.
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