#MeToo Armées : après le recueil de nombreux témoignages de violences sexuelles, le ministère va lancer une mission d’inspection
De nombreux témoignages de femmes ont agité la grande muette ces dernières semaines. Certaines y relatent une ambiance misogyne, des comportements sexistes, du harcèlement voire des agressions sexuelles. Face à l’ampleur médiatique du problème, le ministère des Armées a choisi de lancer une mission d’inspection sur ces violences.
"Nous avons mandaté l’Inspection générale des armées pour qu’elle diligente une mission sur l’ensemble des mesures de prévention, de protection des victimes et de sanction des agresseurs", a annoncé vendredi le ministre des Armées Sébastien Lecornu dans une tribune commune avec la secrétaire d’État aux Anciens combattants Patricia Miralles, parue dans le quotidien Le Monde.
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Longtemps coincées entre un devoir de réserve, une peur des représailles et une volonté d’alerter sur les abus subis durant leur passage à l’armée, de nombreuses femmes ont gardé le silence sur les violences dont elles ont été victimes ou témoins. Mais récemment, profitant de la libération de la parole offerte par #MeToo, plusieurs d’entre elles ont pris la parole.
"Ça allait de la simple main aux fesses, à tenter de m’embrasser de force et frotter son sexe contre le mien", a témoigné Manon Dubois à France Bleu. Une agression que la jeune femme signalera mais qui ne donnera pas lieu à une inscription sur le casier judiciaire du militaire incriminé. Une décision de justice vécue comme une injustice, un sentiment que beaucoup de femmes ont éprouvé. L’une d’elles raconte à France 3 s’être entendue dire "on n’allait pas pourrir la carrière d’un officier pour si peu".
C’est pour briser cette omerta que le #MeToo a émergé. Depuis, le gouvernement s’en est saisi en annonçant la création d’une mission d’inspection. Cette mission, qui rendra ses conclusions fin mai, doit permettre d’améliorer la prise en charge des victimes, d’analyser le traitement disciplinaire et la cohérence des sanctions contre les agresseurs et de renforcer les mesures de prévention.
La personne mise en cause sera systématiquement suspendue de ses fonctions
Par ailleurs, désormais, "chaque fois qu’il existe une suspicion de viol ou d’agression sexuelle présentant un caractère suffisant de vraisemblance, la personne mise en cause sera systématiquement suspendue de ses fonctions", écrivent les ministres.
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"Porter l’uniforme dans les armées donne moralement plus de devoirs que de droits", avait déclaré Sébastien Lecornu fin mars lors d’une conférence de presse, en présence de toutes les hautes autorités du ministère. "Est-ce que des dérives individuelles existent ? Oui, sur 200 000 militaires d’active vous avez nécessairement, dans un ensemble humain, des dérives individuelles. Est-ce qu’elles sont acceptables ? Non. Est-ce qu’il faut les combattre plus durement ? Oui", avait déclaré Sébastien Lecornu, le ministre des Armées en octobre.
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