"Je ne vois pas comment on va échapper à l’évacuation"… À Port-Sainte-Marie, un éboulement menace la maison d’un couple
Samedi 6 avril, Thierry Moulin et sa femme ont eu la désagréable surprise de voir, au-dessus de chez eux, l’éboulement d’une partie du coteau de Port-Sainte-Marie. Depuis, la terre avance sur leur domicile. La mairie, prévenue, a contacté les services de l’État pour enrayer le phénomène.
"Regarde, la terre s’est décrochée", remarque la mère de Thierry Moulin, samedi, lorsqu’elle lui rend visite. Effectivement, durant la nuit, une partie du coteau de Port-Sainte-Marie s’est affaissée. "On n’a rien entendu et eu la désagréable surprise le lendemain", remonte le propriétaire situé rue Pasteur. Leur maison fait le tampon entre la rue et la colline. Une petite rambarde en bois les sépare de l’éboulement. Sur le flanc, on distingue une masse de terre séparant en deux la végétation environnante.
Le couple a acheté sa propriété en 1999. Le lendemain, l’éboulis a poursuivi son chemin, se rapprochant dangereusement du domicile. "Lundi, à la première heure, on a contacté la mairie. Nous ne sommes pas experts et ne savons pas quoi faire", rembobine l’homme de 61 ans. Rapidement l’édile, accompagné de son 1er adjoint, contacte la DDT (Direction départementale des Territoires).
Ces derniers arrivent sur place dans la journée du lundi 8 avril. Le constat est sans appel : un éboulement a bien eu lieu. "La mairie et ses services sont bien présents. On est en contact, on est soutenu, c’est le point positif de cette histoire", se réjouit le Lot-et-Garonnais.
Évacués de leur propre maison
Face à la situation, le Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, la mobilité et l’aménagement), organisme de l’État en charge de ce genre de catastrophe, est saisi. Ils doivent se déplacer sur les lieux dans les prochains jours et procéder à plusieurs carottages. Autrement dit, prélever de la terre afin de l’examiner.
Tout d’abord, pour connaître la géologie du lieu, trouver les raisons de l’éboulement et quelles mesures sont possibles. Depuis, deux fois par jour, deux personnes de la mairie viennent constater l’étendue des dégâts. Sauf que le pied de l’éboulement poursuit son avancée. "Je me lève la nuit et j’observe le coteau", témoigne la propriétaire.
Lundi, lorsque des jalons ont été installés par la DDT, le pied était à 9 m, mercredi matin, il n’est plus qu’à 6 m. Avec la vigilance jaune renforcée de lundi soir dans le département, il leur a été conseillé de dormir ailleurs. Le couple a donc évacué. "On a de la famille à proximité", rassure Thierry Moulin.
Une zone sensible
Inquiet pour la suite, mais toujours vigilant, le retraité contacte son assurance : "Ils m’ont dit qu’ils ne pouvaient rien faire. Il n’y a pas encore de dégâts et ce n’est pas encore reconnu comme catastrophe naturelle."
Pour autant, le village situé entre la Garonne et le coteau subit depuis plusieurs mois les affres de la nature. En effet, d’autres éboulements ont eu lieu, ces derniers mois, dans la commune. Pour l’heure, aucune explication n’a été trouvée, en attendant la venue des experts pour plus de précision. Pour Thierry Moulin, la fin est inéluctable : " Je ne veux pas être pessimiste, mais je ne vois pas comment on va échapper à l’évacuation."
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