« L’État est en train de casser le modèle du logement social public»
La confédération nationale du logement 81 est vent debout. Une proposition gouvernementale prévoit de changer la réglementation de la loi solidarité et renouvellement urbain (SRU), permettant selon la CNL, de baisser le nombre de construction de logements sociaux.
« C’est un pur scandale, cette proposition de loi portée par le Premier ministre Gabriel Attal, qui sera applicable en juin. En proposant la révision de la loi solidarité et renouvellement urbain (SRU), c’est la casse pure et simple des investissements dans le secteur du logement social », s’insurgent les représentants de la confédération nationale du logement du Tarn, (CNL).
Quand est-il vraiment ? Le SRU impose aux communes françaises, 25 % de logements sociaux sur leur territoire depuis 2000. Avec cette nouvelle décision gouvernementale, elles pourraient intégrer dans ce chiffre, des logements intermédiaires, bien plus chers. Le Premier ministre veut ainsi réinstaurer selon lui, de la mixité sociale dans les quartiers.
« Avec cette loi, les communes auront moins d’obligations »
« C’est n’importe quoi. La mixité sociale, elle existe déjà entre les classes modestes et moyennes. Ce n’est pas leur objectif. Grâce à cela, il va permettre à certaines communes de gruger la loi avec ces logements intermédiaires, dont les ménages touchent 75 000 euros annuels. On est bien loin du compte des familles les mois aisés. » Pour la CNL, les chiffres parlent d‘eux-mêmes. « En 2022, il y avait 5 885 demandeurs de logements sociaux pour 1 779 bénéficiaires. Le manque est énorme. »
La confédération ajoute : « Notre grande peur, c’est le désengagement de l’Etat, qu’il applique déjà depuis plusieurs années, alors que les attentes sont si fortes avec la crise du logement. »
Le CNL ne veut rien lâcher. « Déjà, on se bat contre les expulsions, mais aussi soutenir les collectifs qui se montent, demandant des travaux pour la rénovation énergétique permettant la réduction du coût du gaz et de l’électricité. Il faut savoir que beaucoup de logements sont vétustes et humides, créant des moisissures très dangereuses pour la santé particulièrement celle des enfants. Il faut impérativement poser des VMC dans les apparts » insistent-ils. Continuons le déroulé à la Prévert. « On veut aussi que les bailleurs sociaux résistent aux restrictions budgétaires imposées par l’Etat. Dans ces temps d’inflations, l’Etat a pour mission de bloquer l’augmentation des loyers, ( +3 % en 2023 et 3,5 % en 2024) pour protéger les plus fragiles, qui n’ont d’autres choix que d’habiter dans les logements publics, car le privé est inaccessible. »
Bref, la confédération qui ne compte pas loin de 500 adhérents et sympathisants est sur tous les fronts. « Nous faisons tout pour que les gens viennent nous voir, pour que l’on s’unisse et faire pression pour protéger le système de logement social public.
Le parc social tarnais en chiffres
15105 logements sociaux.
38,6 logements sociaux pour 1000 habitants.
81 % sont collectifs.
47 % des logements en quartiers prioritaires de la ville.
10174 personnes vivent dans le parc locatif social, avec 49 % de personnes seules, 24 % de familles monoparentales.
76 % des ménages ont un revenu inférieur à 60 % des plafonds de ressources, c’est-à-dire 1056, 95 euros pour une personne seule.
2 049,25 euros pour une personne seule avec deux personnes à charge.
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