Travail dissimulé : plus d’un million d’euros redressé dans le Lot en 2023
Neuf entreprises ont été redressées en 2023 dans le Lot. C’est beaucoup moins qu’en 2022 mais pour un préjudice beaucoup plus important qui dépasse un million d’euros. Parmi les structures concernées, de plus en plus de campings.
On pourrait presque dire que c’est un bon cru… Qui rapporte gros. En tout cas, le montant restitué est énorme. L’année dernière, les équipes de l’Urssaf ont contrôlé 24 structures dans le Lot. Parmi elle, 9 entreprises ont été redressées pour cause de travail dissimulé et de fraude aux cotisations sociales. C’est moins que l’année d’avant – 15 entreprises ont été redressées en 2022 – et pourtant, le total est bien plus important. " Neuf entreprises ont été redressées pour un montant de 1,1 million d’euros. C’est une somme assez impressionnante qui correspond à 110 000 euros par société", fait remarquer Jean-Michel Artiguste, responsable régional du département lutte contre le travail illégal à l’Urssaf Midi-Pyrénées. En 2022, le préjudice se chiffrait à 259 232 €.
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Parmi ces 9 entreprises, 4 sont spécialisées dans le BTP, 2 sont des campings et 3 des cafés-restaurants situés dans des secteurs touristiques. Sans surprise, c’est donc le secteur du BTP qui arrive une année de plus à la première place de ce " podium ". " Les entreprises du BTP doivent 467 000 euros, celles de la restauration 390 000 ", précise encore le responsable de l’Urssaf. Mais les sociétés de travaux perdent du terrain au profit des campings. Pour rappel, en 2022, le BTP représentait 80 % des sociétés redressées dans le Lot. En 2023, c’était donc la moitié. " On s’intéresse particulièrement aux campings qui drainent des activités saisonnières que ce soit des sorties en canoë-kayak au nettoyage des mobil-homes. On a des situations où les emplois ne sont pas déclarés notamment le personnel d’entretien et des extras recrutés pour animer une soirée qui se retrouvent sans paiement ", précise Jean-Michel Artiguste.
Les glaciers et restaurants dans le viseur
En parallèle, 73 actions de prévention (des contrôles inopinés) ont été menées l’année dernière prioritairement sur les secteurs suivants : l’hôtellerie/restauration discothèques (36 %), le commerce (26 %), les transports (31 %). Les bases de données des agents de l’Urssaf ont parlé. Et ont vu juste. " On détecte des situations aberrantes en termes de déclaration. Quand 50 salariés sont déclarés alors que la masse salariale ne comprend que 30 employés, le ratio cloche. Depuis nos bureaux, on analyse ces chiffres, on arrive à se faire une intime conviction. Quand les paramètres n’expliquent pas, on déclenche une action ciblée et on demande aux entreprises de mettre à nos dispositions plusieurs éléments", rappelle le représentant de l’Urssaf. Du bureau au terrain, c’est bingo. " L’été, on fait le tour des sites touristiques comme Saint-Cirq-Lapopie, Padirac et Rocamadour sur les fériés et les week-ends très fréquentés. On vise les glaciers et les restaurants ", confie-t-il.
Il faut dire aussi que les inspecteurs sont plus nombreux. Dans la région, ils sont passés de 12 à 20. Dans le Lot, de 2 à 4 depuis Montauban. " Les chiffres observés dans le département correspondent à la situation régionale et nationale : moins d’actions menées mais mieux ciblées ", note encore le responsable de l’Urssaf. " Gabriel Attal a fixé un objectif de redressement de 153 millions d’euros pour l’Occitanie sur les cinq ans à venir", poursuit-il. Les services visent donc, dans la région, 30 millions à redresser chaque année. Dans le Lot, en tout cas, ils sont bien partis.
Dans la région
En Midi-Pyrénées, 310 actions ciblées ont été menées contre le travail dissimulé. Elles sont en légère en baisse (- 14 % par rapport à 2022). 82 % d’entre elles ont abouti à un redressement. A l’image du Lot, malgré cette baisse du nombre d’actions, les montants comptabilisés ont fortement augmenté par rapport à 2022 (+ 100.5 %) grâce à un ciblage plus efficace. " En dix ans, nous avons multiplié par 10 le montant annuel des redressements pour atteindre 68,4 millions d’euros (contre 7,6 millions en 2013)", se félicitent les agents de l’Urssaf. Les actions de prévention représentent, quant à elles, 80 % des actions globales et ciblent prioritairement les secteurs les plus touchés par la fraude, notamment le BTP (33 %), le commerce (24 %), l’hôtellerie/restauration-discothèques (13 %) et la sécurité (11 %).
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