TÉMOIGNAGE. Un ours détruit des ruches à Ustou : "Il a mangé le miel et le couvain", raconte dépité, l’apiculteur lésé
Dans la nuit de ce dimanche 24 mars à ce lundi 25 mars, un ours a détruit les ruches d’un apiculteur amateur dans la commune d’Ustou. Dépité et en colère, il témoigne.
"Ce sont des gens du coin qui se baladaient par là qui m’ont alerté." Depuis près de trois ans, Pierre Tella a installé quatre de ses ruches sur les hauteurs d’Ustou, à quelques mètres seulement du point de départ de la randonnée en direction du Cirque de Cagateille. Ce lundi matin, une douloureuse nouvelle a réveillé l’apiculteur amateur : "Trois de mes ruches ont été retrouvées éparpillées." Et quand l’homme s’est rendu sur place pour constater les dégâts, c’est sur des traces d’ours qu’il est tombé.
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Rapidement, il a averti les agents de l’Office français de la biodiversité (OFB) pour qu’ils viennent constater son passage : "Dès qu’ils ont vu les traces, ils nous ont confirmé que c’était bien lui. Ils ont fait des prélèvements et ont aussi trouvé des poils." Cette visite du plantigrade au mois de mars ne surprend personne dans le Couserans, et encore moins le maire de la commune, Alain Servat : "Samedi, il a été vu par plusieurs témoins. Notamment, vers 19 heures, aux alentours du parking où les randonneurs se garent pour rallier le cirque. Je suis persuadé qu’il n’est pas tout seul."
"Fin mars, affamés, ils attaquent déjà…"
L’élu, qui est aussi président de la fédération pastorale de l’Ariège, poursuit : "Ce qu’on prédit depuis dès années arrive. L’ours se rapproche de plus en plus des habitations. À 40 mètres seulement des ruches, il y a une résidence où heureusement personne n’était là ce week-end. Dix mètres plus loin, les habitants étaient là…" Désabusé Alain Servat : "Fin mars, affamés, ils attaquent déjà et ça va continuer jusqu’à fin novembre…"
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Une chose est sûre, grâce aux ruches de Pierre Tella, le plantigrade s’est régalé. "Il a mangé le miel et le couvain", analyse l’apiculteur. Mais contrairement à ce que l’imaginaire collectif suppute – et Winnie l’ourson et son fameux pot de miel sont là pour nous induire en erreur –, les ours ne raffolent pas du nectar jaune : "Il a surtout été attiré par le couvain – les œufs, les larves et les pupes d’abeilles – qui est bourré de protéines", poursuit l’homme lésé.
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Propriétaire de neuf ruches, Pierre Tella en avait déjà perdu six à l’automne en raison "d’attaques féroces de frelons". Il ne lui en restait seulement trois encore pleines. Désormais, une seule est encore active : "J’espère que même si je ne suis qu’un amateur, je pourrai être indemnisé. On fait ça pour le plaisir et pour œuvrer pour la biodiversité, mais ça représente tout de même un vrai investissement !"
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