Dépenses de santé : baisse des remboursements, augmentation des franchises médicales... pourquoi le gouvernement veut serrer la vis
Augmentation des franchises, limitation du remboursement des transports médicaux, réflexion sur les affections longue durée, le gouvernent multiplie les pistes de réflexion pour faire des économies dans le domaine de la santé. Un sujet explosif.
Coup de rabot en perspective. Le gouvernement a nettement revu à la baisse son estimation de croissance pour 2024, de 1,4 % à 1 % dévoilant des économies "immédiates" de 10 milliards d’euros sur les dépenses de l’État. La santé fait partie des secteurs qui seront concernés par cette cure d'amigrissement. La baisse des remboursements des soins dentaires et l’augmentation prochaine des franchises médicales – ces sommes non remboursées sur les médicaments qui s’apprêtent à passer le 31 mars à 1 euro par boîte - devraient redonner quelques marges de manœuvre budgétaire.
Un transport à plus de 5 milliards d'euros
Mais Bruno Le Maire veut aussi s’attaquer à une nouvelle cible. "Est-il vraiment légitime et pouvons-nous encore nous permettre de rembourser l’intégralité des transports médicaux pour 5 milliards d’euros par an ?", s’est récemment interrogé le ministre de l’Économie lors de son audition par la commission des Finances de l’Assemblée nationale. Après une nette chute en 2020 en raison des confinements, le recours aux transports médicaux ne cesse d’augmenter. Il dépasse désormais le niveau atteint avant la crise du Covid-19 : au final, 5,7 milliards d’euros en 2022, selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). L'agence attribue notamment cette hausse au vieillissement de la population et à l’accroissement du nombre de patients atteints d’une affection longue durée (ALD), comme les diabétiques ou les personnes souffrant d’insuffisance cardiaque ou respiratoire. Ces derniers font en effet des allers-retours réguliers en transport médical prescrits par leur médecin.
Le gouvernement cherche d’ailleurs d’autres postes d’économie autour de ces affections. Si modifier de nouveau la liste des ALD promet d’être un exercice difficile, l’exécutif pourrait chercher à agir sur d’autres tableaux. Notamment en se penchant sur les soins qui ne sont pas liés à la pathologie éligible à l’ALD, et qui ne doivent pas donner lieu à la même prise en charge à 100 %.
J'ai déjà un compte
Je me connecteVous souhaitez suivre ce fil de discussion ?
Suivre ce filSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?