ENTRETIEN. Trafic de stupéfiants : "De la résine de cannabis de plus en plus forte", alerte le laboratoire de police scientifique
Constatez-vous toujours une augmentation de produits actifs dans les drogues saisies ?
Cela dépend des stupéfiants. Ces dernières années, l’herbe de cannabis a beaucoup progressé. Nous avions des échantillons qui approchaient, ou dépassaient, les 30 %. Sur les dernières années, et notamment en 2023, le taux de tétrahydrocannabinol se situe autour de 20 %. Nous analysons de moins en moins de culture indoor comme cela a pu être à la mode voilà quelques années. Attention cette herbe n’a rien d’écologique. Cela demeure des OGM avec des traitements importants à base de pesticide.
Et la résine ?
C’est l’inverse. La résine est de plus en plus forte, autour de 30 % de principe actif, en nette augmentation. Nous avons eu des plaquettes avec une résine beaucoup plus noire, plus visqueuse dont le taux de THC dépassait les 50 %. Heureusement ce type de produit reste encore exceptionnel mais en terme sanitaire, les conséquences pourraient être catastrophiques.
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Que donnent vos analyses sur la cocaïne ?
Rien de bon. En réalité et depuis deux ou trois ans, la cocaïne saisie dans notre région est particulièrement pure. Entre 80 et 90 % avec des résultats réguliers autour de 86 – 88 % en sachant que la cocaïne pure à 100 % n’existe pas. Vous avez toujours des déchets végétaux, ou des traces de solvant mais nos analyses démontrent que cette poudre est de moins en moins coupée…
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Avez-vous testé du crack ?
Il n’y a pas eu de saisie sur la région. Comme la 3-MMC, cette drogue de synthèse dont on parle beaucoup. Nos tests montrent qu’il n’y en a pas, même quand le trafiquant pense en proposer. En réalité, il s’agit d’une molécule semblable mais différente. Avec les mêmes effets ? Nous l’ignorons.
Et le Fentanyl, cette drogue qui transforme les consommateurs en zombie et qui ravage les Etats-Unis ?
Non. A priori, cela n’est pas encore arrivé sur notre territoire. Maintenant nous analysons ce qui est saisi par les services d’enquête, pas tous les produits proposés à la vente dans la rue ou par les réseaux.
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