Pénurie de professeurs de français et mathématiques : pour anticiper, l'académie de Toulouse recrute une centaine de contractuels
L'académie de Toulouse embauche pour la rentrée 2024 une centaine de professeurs contractuels pour anticiper une pénurie annoncée dans les disciplines telles que le français et les mathématiques. Ces cent nouveaux enseignants seront rémunérés à hauteur de plus de 2 000 euros bruts, assure le rectorat.
La pénurie de professeurs certifiés, dans le 1er et le second degré, continue de creuser son sillon dans l’académie de Toulouse. Les besoins sont désormais tels, dans deux disciplines – français et mathématiques, que le rectorat n’a pas d’autre solution que d’embaucher, dès le 2 avril, une centaine de contractuels avant la rentrée 2024. On peut candidater avec une « licence ou équivalent (Bac + 3 minimum) en lien avec la discipline » sur le site internet de l'académie. Salaire : 2042 euros bruts pour un temps complet.
Au programme, quatorze jours de formation pour les 50 futurs profs de maths et les 50 autres en français qui seront retenus, explique le rectorat. L'offre paraît alléchante et la formation suffisante "pour la préparation à leur prise de fonctions, assurée par des formateurs expérimentés, promet le rectorat. Dès leur prise de poste et tout au long des mois qui suivent, des temps d’accueil et de formation les accompagneront dans leurs premières semaines et leurs premiers mois d’enseignement".
Les huit départements de l'académie concernés
Les huit départements de l'académie sont concernés, au premier chef la Haute-Garonne. Pour les candidats, un véritable engagement qui ne se résume par aux diplômes, prévient l'académie de Toulouse sur son site internet dédié au recrutement : "Les diplômes sont nécessaires mais ne suffisent pas pour devenir un enseignant bien dans son métier : en tant que professeur contractuel, il vous faudra acquérir ou développer de nombreuses compétences".
"Un signal inquiétant", selon le Snes-FSU
Pallier le manque de professeurs de français et mathématiques par le recrutement de contractuels n'est pas une partie gagnée d'avance, rappelle le syndicat majoritaire du second degré Snes-FSU. "On est face à une grosse pénurie, constate le secrétaire académique du Snes-FSU Pierre Priouret. À l'heure où le ministère prône le Choc des savoirs, on recrute à grands frais des contractuels. Le projet n'est certainement pas pour que les élèves apprennent mieux. On y voit un signal inquiétant."
Pour preuve, le nombre de candidats aux différents concours externes du second degré qui a diminué de plus de 40% cette année, se désolent les syndicats enseignants. "Il manque des professeurs de mathématiques depuis que l'offre a été réduite au lycée, ajoute Pierre Priouret. Les étudiants partent en courant quand ils font des stages et voient les conditions de travail. Un sur deux abandonne en master. »
"Faire preuve d'initiative"
« Dans un métier fait d’échanges et fondé sur la transmission, outre la maîtrise de votre discipline et la rigueur, la maîtrise de la communication (écrite et orale), le sens de la pédagogie et de l’écoute, sont des compétences incontournables, précise l’académie. Et face à un public jeune et dynamique, savoir susciter l’attention et s’adapter aux situations sont des atouts essentiels. Enfin, en tant que membre d’une équipe pluridisciplinaire et d’un établissement scolaire, être capable de travailler en équipe au sein d’un collectif, mener des projets et faire preuve d’initiative sont des aptitudes dont vous aurez besoin au quotidien".
Et si les enseignants contractuels choisissent d'embrasser une carrière, l'académie assure qu'elle les accompagnera "vers la réussite aux concours de recrutement".
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