"Je fuis le centre-ville" : dans cette commune du Comminges, un point de deal rural s'est installé
À Cazères règne comme un sentiment d’insécurité. En cause, un point de deal qui se pérennise dans la commune du Comminges. De son côté, la mairie tente de régler le problème en renforçant la présence policière.
Rue du 4-Septembre, 20 heures. La nuit est tombée depuis quelques minutes à Cazères, et les riverains se font rares à cette heure-ci. Et pour cause, c’est une autre catégorie de personnes qui fréquente le quartier : les dealers et leurs poignées de clients. Dans le ronronnant Comminges, les points de deal se font habituellement discrets.
Ce scénario, d’aucuns pourraient l’imaginer d’un film ou d’un jeu vidéo, pourtant Cazères s’illustre depuis plusieurs années dans le trafic de stupéfiants. Le point de deal existe bel et bien en milieu rural. Une situation peu attractive pour la ville, et les nouveaux arrivants privilégient les quartiers périphériques de Cazères.
« Je fuis le centre-ville »
Arlette* s’est installée à Cazères il y a une quinzaine d’années. Lors de son arrivée en Comminges, elle scrute quelques offres immobilières, en vue de s’acheter un appartement en centre-ville proche des commerces. Lors d’une visite, c’est la désillusion. « Je me souviens être passée sur la rue Victor-Hugo, et j’ai vu que ce n’était pas calme ici. Alors depuis je fuis le centre-ville », explique Arlette. Elle a finalement opté pour un pavillon un peu à l’écart du cœur de ville.
Pourtant, bon nombre de Cazériens, croisés sur le marché du samedi ne semblent pas d’accord avec cette thèse. « Oui, il peut y avoir des dealers, concède un riverain du centre-ville. Mais ce n’est pas pour autant le far-west ! »
Effectivement, à Cazères, les coups de filet ne sont certes pas la norme. Mais ils reviennent tout de même de manière récurrente. Ici, on se souvient du démantèlement d’un point de deal il y a six ans en plein centre-ville. Les gendarmes avaient alors mis la main sur un réseau de trafiquants qui rapportait « environ 3 000 € par jour ».
Des chiffres qui peuvent prêter à sourire en comparaison avec de plus grands points de deal en Haute-Garonne, notamment dans la métropole toulousaine, mais qui témoignent de l’existence d’un réseau de trafic actif en Comminges. Pourtant, la mairie de Cazères ne manque pas de solutions pour tenter d’endiguer le phénomène.
Recrutements à la police municipale
Élu depuis décembre 2023 à la mairie de Cazères, le maire divers gauche Raymond Defis a fait une partie de sa campagne électorale sur la sécurité dans la ville. « Nous remettons la police municipale dans les rues, avance l’édile. Nous sommes justement en train de recruter deux agents de police municipale, afin de redonner de la tranquillité dans la commune. »
Raymond Defis indique également travailler en étroite collaboration avec les gendarmes cazériens. La nouvelle caserne dont les militaires disposent depuis l’an dernier regroupe les effectifs locaux, avec ceux du Fousseret et de Martres-Tolosane. Autant d’atouts qui permettront peut-être à Cazères de retrouver un peu de sérénité dans les prochains mois.
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