Comment l'eau de la Montagne Noire va sauver les récoltes des agriculteurs du Lauragais
Un million de mètres cubes seront transférés vers le barrage de la Ganguise (Aude) durant une vingtaine de jours pour soutenir les besoins en irrigation des céréaliers du Lauragais. Le chef "infrastructure eau exploitation" détaille comment cette quantité d'eau astronomique est acheminée.
C'était la fenêtre de tir idéale. Grâce aux dernières pluies, les barrages réservoirs de la Montagne noire de Saint Ferréol et du Lampy sont presque pleins. Dès le 4 mars, en concertation avec la préfecture de l'Aude, Voies navigables de France (VNF) va déplacer un million de mètres cubes d'eau vers le barrage de la Ganguise, afin de soutenir l'approvisionnement en eau du canal du Midi et surtout l'usage agricole.
Les céréaliers du Lauragais en sont les premiers ravis. Ils vont pouvoir sécuriser leurs besoins en eau pendant une période non négligeable. Il faut savoir qu'actuellement est, malgré les récentes précipitations, n'est rempli qu'à la moitié de son volume maximum...
La réalisation de ce transfert, prévue sur une vingtaine de jours, mobilisera les équipes de VNF et de BRL (compagnie d’aménagement du Bas-Rhône et du Languedoc) pour assurer le bon déroulement de l'opération. "Actuellement le barrage de la Ganguise contient 20 millions de m3 d'eau, on en ajoute 5 %. Ça parait peu en proportion mais cela va apporter un volume d'eau supplémentaire aux irrigants qui sont reliés au système d'alimentation du barrage pour arroser leurs cultures. Il faut bien comprendre que cela ne se fera pas au détriment des autres irrigants. Je pense notamment à ceux du Tarn", détaille Jean Niquet, porte-parole sécheresse chez VNF et chef du service "Infrastructure Eau Exploitation".
Le cadre VNF comment s'effectue ce déplacement de cette quantité astronomique de liquide : " L'eau accumulée dans les barrages de la Montagne Noire est larguée progressivement via la rigole de la plaine jusqu'au seuil de Naurouze. C'est le point haut du canal du Midi qui se situe dans ce qu'on appelle le bief( partie du canal entre deux écluses NDLR) de partage. Il y a deux voies soit vers Sète ou Toulouse. L'eau y arrive sans faire effort, c'est gravitaire. Ça coule comme une rivière. Ensuite, il faut actionner des pompes qui remontent le liquide vers le barrage de la Ganguise situé à cinq kilomètres de ce point. La vitesse de pompage est d'environ d'un m3 par seconde. "
Jean Niquet assure que l'impact sur l'environnement de ce genre de transfert est minime : "Cette opération n'a aucun effet sur le lieu de vie des poissons, elle est même bénéfique puisqu’elle permet d'oxygéner l'eau et le pompage s'effectue dans des tuyaux, donc sans conséquence sur la faune aquatique. En ce qui concerne le cycle de l'eau, il n'est pas du tout altéré par cette manœuvre."
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