Botox, acide hyaluronique, injections illégales... une gérante de boutique en ligne poursuivie pour exercice illégal de la médecine
À Bordeaux, une enseignante en congé longue durée a décidé d'ouvrir sa propre boutique en ligne pour vendre du botox ou de l'acide hyaluronique. Après une enquête sur ses pratiques, elle est jugée pour exercice illégal de la médecine ou mise en danger de la vie d'autrui.
La boutique en ligne était nommée "Bizouka". Sa gérante qui vendait du botox, de l'acide hyaluronique et autres produits de beauté pouvant être réservés à l'usage médical comparaît devant le tribunal ce jeudi 29 février à Bordeaux (Gironde). Elle est accusée d’exercice illégal de la médecine, d’importation illicite de médicaments et de mise en danger de la vie d'autrui, selon nos confrères du Figaro.
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Cette Franco-Marocaine de 42 ans encourt jusqu'à cinq ans de prison et une amende de 375 000 euros. Enseignante d'anglais en congé longue durée, elle avait créé avec son conjoint cette boutique sur internet sur laquelle elle vendait depuis 2019 des produits cosmétiques "ayant le caractère de médicament". Les ventes ont représenté près de 400 000 euros de chiffre d'affaires cumulé entre 2020 et 2022, avec plus d'une centaine de clients. RIen n'était déclaré au fisc.
"Activité illégale d'injection"
Les investigations avaient démarré en 2021 après le signalement d'une esthéticienne concernant des produits vendus par Bizouka pouvant être réservés au corps médical ou interdits à la vente. Les enquêteurs ont identifié des produits à base de toxine botulique (botox), des "stylos" injecteurs d'acide hyaluronique, des crèmes anesthésiantes à la lidocaïne ou encore des substances brûleuses de graisse. La quadragénaire se serait aussi "livrée à une activité illégale d'injection d'acide hyaluronique et de microneedlings (microperforations à visée esthétique) sur ses proches et des clientes", même si elle ne disposait pour cela "d'aucune formation médicale ou d'esthéticienne", comme l'expliquent nos confrères.
Le conjoint servait de "prête-nom"
Également poursuivi, le conjoint de la gérante, un Sénégalais de 43 ans, aurait servi de "prête-nom" et de destinataire des importations à leur domicile en banlieue de Bordeaux, selon l'accusation.
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"Ma cliente n'est pas une multinationale, elle a surfé sur une vague qu'elle pensait légale. Elle reconnaît un certain nombre d'infractions", a expliqué son avocate Maître Sophie Benayoun. "Elle s'intéressait aux métiers de l'esthétique et s'est lancée de manière non réfléchie", justifie-t-elle.
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