"Du vol reste du vol" : une femme de ménage licenciée pour avoir mangé les restes d'un sandwich au thon
Licencié d'un cabinet d'avocat prestigieux de Londres pour avoir mangé les restes d'un sandwich au thon, c'est ce qui est arrivé à Gabriela Rodriguez, une femme de ménage d'origine équatorienne.
Une femme de ménage a été virée pour avoir mangé les restes d'un sandwich au thon à moins de deux euros. En effet, c'est le cas de Gabriela Rodriguez, une mère célibataire originaire d'Equateur. Alors qu'elle nettoyait les bureaux du cabinet Devorshires depuis plus de deux ans, elle a été démise de ses fonctions quelques jours avant Noël par son employeur, la société privée Total Clean.
Une perte de 1,75 euro pour la société
Ce qui lui est reproché : avoir mangé les restes d'un sandwich d'une valeur de 1,5 livre, soit l'équivalent de 1,75 euro. Celui-ci avait été laissé sur place à l’issue d'une réunion et allait être jeté par l'équipe de nettoyage. Devonshires, dont le membre le mieux payé reçoit environ 1,68 million de livres sterling en 2023, ce serait alors plaint à Total Clean qui a immédiatement licencié son employée.
Une affaire qui a été mise en lumière par nos confrères de RollOnFriday qui ont été contacté par la porte-parole de Devonshires affirmant que la société n'a pas déposé de "plainte formelle". Gabriela Rodriguez a fait appel de la décision auprès de Total Clean. Mais celle-ci a refusé de revenir sur son choix en affirmant que "du vol reste du vol".
Un licenciement abusif au cœur des "discriminations raciales"
Une campagne de soutien envers la maman d'origine équatorienne, soutenue par les syndicats, a été lancée. Celle-ci accuse directement le cabinet d'avocat Devonshires d'être responsable de son licenciement ou en tout cas d'en être directement complice. Toutefois, la société campe sur ses positions en écartant une quelconque implication dans cette affaire. Le syndicat qui représente Gabriela affirme cependant que ce licenciement représentait une "discrimination raciale" et a décidé de poursuivre Total Clean ainsi que Devonshires aux prud'hommes pour licenciement abusif.
Des sociétés qui se renvoient la balle
Un mouvement de contestation a aussi eu lieu devant les locaux du cabinet d'avocats le 14 février dernier. L'objectif : obtenir la réintégration de Gabriela. Les manifestants sont donc venus dans les bureaux de la société en apportant 100 boîtes de thon ainsi que 300 sandwiches emballés à la main détaillent nos confrères du Guardian.
300 tuna sandwiches and 100 cans of tuna. That’s what we brought to city law firm, Devonshire Solicitors, to protest the sacking of Gabriela, an outsourced migrant cleaner and UVW member on grounds of "theft" of a £1.50 Tesco tuna sandwich.#tunagate pic.twitter.com/9Z7Cil69Ws
— United Voices of the World (@UVWunion) February 19, 2024
À ce jour, les deux sociétés contestent les faits et Devonshires affirme même qu'il n'aurait aucun problème à voir revenir Gabriela dans leurs locaux si Total Clean changeait de position explique un porte-parole de la société. De son côté, Total Clean explique que le licenciement de sa salariée a été réalisé dans le respect du droit du travail britannique et qu'il "ne ferait plus aucun commentaire sur l'affaire".
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