"Détresse psychologique", "situation plus que tendue"... Le préfet du Tarn une nouvelle fois interpellé par les éleveurs tarnais face aux prédations du loup
Ce lundi 19 février, le préfet du Tarn Michel Vilbois, a participé à une réunion de travail sur la production et la filière ovine à la mairie d'Anglès (Tarn). Une nouvelle fois, ce rendez-vous a permis d'aborder les conséquences, de la présence du loup dans le département, sur la santé des éleveurs.
Ce lundi 19 février, le préfet du Tarn Michel Vilbois, a participé à une réunion de travail sur la production et la filière ovine à la mairie d'Anglès dans le Tarn. Autour de la table, éleveurs, élus locaux et représentants d'organismes spécialisés dans l'élevage du département (Maison de l'élevage, CIAT) ont fait le même constat : le nombre de brebis s'érode et les éleveurs ovins "ne se retrouvent pas dans les dernières annonces du gouvernement relatives à l'agriculture".
Mais très rapidement, le loup, sujet de division incessant, est revenu sur la table. Zonage à redéfinir, louvetiers, compensation financière, chiffres de prédation non représentatifs, manque de reconnaissance... Tour à tour, les éleveurs victimes de la prédation du loup, ont profité de l'occasion pour interpeller le préfet du Tarn sur les difficultés qu'ils rencontrent au quotidien soulevant ainsi une "situation plus que tendue" et une "détresse psychologique".
"On a tendance à minimiser"
Ces derniers ont surtout insisté sur les problématiques liées aux expertises bovines : "Aujourd'hui, quand le loup attaque le bovin, du moment que le loup ne tue pas l'animal ou qu'il ne l'attrape pas à la gorge, il n'y a pas de reconnaissance 'loup non écarté'. Mais pour les éleveurs prédatés par le loup, l'état psychologique est le même.... Et surtout, le fait que la cause de la mort reste 'indéterminée', ça ne rentre pas dans les statistiques. Ce n'est pas normal, on ne peut pas continuer comme ça", a expliqué Jérôme Redoules, président de la Fédération départementale ovine (FDO) du Tarn, avant d'ajouter : "Officiellement, ça fait 3 ans que le loup est là. Tout le monde est à bout et à un moment, il va bien falloir apporter des solutions."
"On a tendance à minimiser les pertes et on a comme l'impression qu'il y a une volonté de traîner les pieds", a confié un éleveur d'ovins, installé au lieu-dit Larambergue, victime du loup en mai 2023 où il a perdu six de ses brebis. "Il n'y a pas de la part de l'Etat, de volonté de cacher le sujet ni de masquer le problème. Oui on a un problème et une difficulté pour les éleveurs. Je comprends la charge émotionnelle, personnelle et symbolique que ça représente pour un éleveur de perdre une partie de son cheptel. Il faut qu'on pose le sujet pour avoir un temps d'avance. J'ai entendu vos remarques et interrogations et l'objectif c'est que l'on puisse faire évoluer les méthodes de zonage face à l'évolution de la menace", a répondu Michel Vilbois.
À l’issue de cette réunion de travail, le préfet s'est rendu sur l'exploitation de Benoît Gleizes, éleveur de vaches laitières à Anglès, pour poursuivre les discussions au plus près du terrain.
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