VIDEO. Bien-être animal, réglementation, sécurité : dans les coulisses des courses hippiques de l'hippodrome d'Auch
C'était le premier rendez-vous de l'année pour les turfistes sur l'hippodrome de la Ribère à Auch. Préparation des chevaux, réglementation, sécurité et bien-être animal : découvrez l'envers du décor des courses hippiques. Reportage.
Journée de courses à l’hippodrome de la Ribère d’Auch ce dimanche 18 février. Pas moins de 120 chevaux ont participé à la compétition qui regroupait 2 250 mètres de tour de piste sur chaque prix. Derrière cet évènement, c’est tout une organisation millimétrée qui veille au respect du règlement mais surtout à celui des chevaux.
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La société des courses s’est d’ailleurs engagée à allier le sport hippique et le bien-être animal. Nouveaux aménagements, conditions sanitaires, box pour les chevaux : tout est réuni pour accueillir au mieux les équidés.
Des avancées qui ont d’ailleurs permis à la société d’obtenir le label EquuRES qui valide la qualité des installations pour les attelés. Avant les courses du jour, l’hippodrome se remplit. Dès 13 heures, la foule afflue sur le parc où se croisent des familles, des jockeys et des propriétaires de chevaux.
Après un tour d’échauffement, les entraîneurs sont aux petits soins avec les bêtes, tandis que les turfistes échangent sur les pronostics. Et à la société des courses d’Auch, on le sait, le bien-être équin est au cœur des préoccupations.
Depuis une trentaine d’années, son président, Michel Barthe a observé les évolutions dans le milieu. "Les courses d’aujourd’hui ne sont pas du tout les mêmes que celles qui étaient organisées il y a cinquante ans", raconte-t-il.
Une réglementation stricte
En 2024, les courses sont soumises à un certain nombre de règles. Les coups de cravaches sont par exemple limités. Cette dernière a également été repensée depuis une dizaine d’années, elle est désormais soumise à une homologation. Et en cas de non-respect, les jockeys encourent de lourdes sanctions allant jusqu’à la suspension durant plusieurs courses.
Et pour veiller à ce que chaque cheval soit bien soigné, durant chaque course, à Auch, deux vétérinaires de la fédération sont présents sur site. L’un réalise des prélèvements dans le cadre de la lutte antidopage.
À la fin de chaque course, des chevaux figurant parmi les cinq premiers sont tirés au sort pour un test. Ce dimanche, aucun n’est ressorti positif. "Ici c’est quand même relativement rare, et dans les courses en général ça n’arrive vraiment pas souvent qu’un cheval soit dopé pendant la course", précise la vétérinaire.
Un peu plus loin, dans le box "bobologie", le second vétérinaire ressort seringue à la main. L’un des athlètes à quatre pattes a une légère affection intestinale. Le spécialiste lui a donc administré des médicaments. Pour lui, pas question de courir dans son état. De plus, l’injection rendrait le test antidopage positif. Un maréchal-ferrant offre également ses services.
"On voit bien que les chevaux sont bien traités ici, on s'est baladé du côté des box, ils ont de l'espace et n’ont pas l'air malheureux !", décrit ce père venu avec ses deux enfants pour assister aux courses.
"Un cheval c’est comme un sportif"
Matthieu et Ève sont des locaux, ils viennent de Valence-sur-Baïse. La famille baigne dans le milieu depuis des années maintenant. Ces passionnés qui possèdent plusieurs chevaux connaissent bien le président de la société des courses. "Nous sommes toujours bien accueillis !", lance Matthieu.
Ces habitués de courses hippiques confirment que le monde équestre a bien évolué depuis plusieurs décennies. "Ce n’est plus du tout comme avant, aujourd’hui les chevaux sont surveillés, ils s’entraînent. Un cheval c’est comme un sportif et les entraîneurs veillent sur eux."
Rythme cardiaque, poids, endurance, alimentation : rien n'est laissé au hasard pour la santé animale. Les chevaux sont chouchoutés, avant, pendant et après la course. À l'hippodrome de la Ribère, ils ont même le droit à des douches à l'eau chaude. "C'est comme les humains, après un effort physique c'est direction la douche", soutient Michel Barthe.
Et, pour s’assurer que tout se déroule en conformité avec les chartes et le règlement des événements hippiques, la police des courses veille au grain. Ce dimanche, sur place, l’un d’entre eux est présent en civil et passe incognito devant les box.
Son rôle ? Réprimer les infractions au code des courses. Cette instance diligente également les enquêtes administratives préalables aux autorisations de "faire courir, d’entraîner et de monter". Pour les épreuves du jour, rien à signaler.
Depuis quelques années certains professionnels constatent un changement dans les mentalités et craignent pour l’avenir des courses hippiques. "Tout est pensé pour que tout se passe au mieux, il y a beaucoup de monde qui travaille, sans eux pas de course", explique Michel Barthe.
Aux abords des box, on compare la situation avec le débat ouvert autour de la tauromachie. Mal vu par l’opinion publique et les défenseurs de la cause animale, le sport équestre a cependant suivi une longue évolution plaçant l’animal au centre des préoccupations.
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