Nouveau sursis pour les Galeries Lafayette
Le tribunal de commerce de Bordeaux qui devait se prononcer mercredi sur le plan de sauvegarde des 25 magasins détenus par la famille Ohayon, a reporté l'audience au 21 février. Les salariés ne sont pas du tout confiants sur la poursuite d'activité de l'entreprise.
Mercredi, ce devait être le jour J au tribunal de commerce de Bordeaux pour les 876 salariés des 25 magasins Galeries Lafayette du groupe Hermione, propriété du sulfureux homme d'affaires bordelais Michel Ohayon, placés en procédure de sauvegarde judiciaire depuis le 22 février 2023 pour une durée d'un an. Mais l'audience n'a pas eu lieu et ce n'est sans doute pas un hasard si l'instance judiciaire l'a reporté au 21 février.
Un enjeu énorme
Il faut dire que l'enjeu du dossier est énorme. Il va bien au-delà du sort d'une enseigne emblématique du commerce français, car il concerne aussi l'avenir du tissu commercial des centres urbains des villes moyennes, comme celui de Tarbes et de Pau dont la fermeture du magasin a d'ores et déjà été actée.
Mais ce qui s'est joué dans l'entreprise ces dernières semaines n'est pas de nature à rassurer les salariés.
Un avis défavorable du comité social et économique
Les représentants du personnel et syndicaux ont donné un avis défavorable au plan de sauvegarde présenté par l'employeur en comité social et économique (CSE) central, instance de représentation du personnel dans l'entreprise. Rappelons que ce plan de sauvegarde de la direction doit déclencher un plan de continuation de l'activité si les créanciers le valident. Contactée par nos soins, la déléguée syndicale CFDT du magasin plus que centenaire de Tarbes qui compte une trentaine de salariés et dispose d'une surface de 11.000 m2, en plein cœur du centre-ville, n'était pas très optimiste : "Nous ne sommes pas confiants pour le plan de sauvegarde". Selon nos confrères de Capital, pour contourner cet avis défavorable du CSE, la direction aurait réalisé un sondage auprès de tous les salariés pour leur demander de se déclarer pour ou contre le plan de sauvetage.
Une situation financière encore dégradée
Selon la déléguée centrale du syndicat CFDT, la direction demande aux créanciers dont le groupe Galeries Lafayette, principal fournisseur, l'effacement pur et simple de 70 % de la dette, l'étalement sur dix ans des 30 % restants, et selon nos confrères de Capital, d'injecter 58 M€ pour sauver l'entreprise. Selon nos confrères du Figaro qui cite une source proche du dossier, lors d'une précédente audience du tribunal de commerce de Bordeaux, le mercredi 10 janvier, le mandataire judiciaire avait émis un avis défavorable à une poursuite de l'activité, le passif s'étant alourdi malgré la procédure de sauvegarde : il atteignait 153 millions d'euros fin décembre.
Adjoint au maire de Tarbes en charge du commerce, Pascal Claverie nous avait confié précédemment "l'état financier du groupe très préoccupant. Pendant la période d'observation, celui-ci a continué à perdre 6,9 millions d'euros". Si d'aventure mercredi prochain le plan de continuation de l'activité n'était pas validé par le tribunal de commerce de Bordeaux, cette décision entraînerait l'entreprise vers la procédure de redressement judiciaire et un risque de liquidation. Ce sera donc l'audience de la dernière chance pour les magasins Galeries Lafayette du groupe Hermione.
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