Saint-Jory : les permis de construire saisis en mairie vont-ils révéler d'autres affaires après la mise en détention de l'ancien maire ?
En toute discrétion, la Section Financière de la Division de la Criminalité Organisée et Spécialisée (DCOS) s'est rendue en mairie de Saint-Jory ce lundi 12 février. Elle serait repartie avec des permis de construire instruits pendant le mandat de Thierry Fourcassier, l'ancien maire mis en examen et placé en détention.
Que découvriront, dans les prochains mois, les nouveaux élus de Saint-Jory à la tête d'une ville dont les finances sont plus que dans le rouge après neuf ans de mauvaise gestion ? La mise en détention de l'ancien maire, Thierry Fourcassier, et sa mise en examen pour corruption, "blanchiment habituel" et "prise illégale d'intérêts", en lien avec des promoteurs n'est-elle que la partie émergée de l'iceberg? Il faudra patienter encore un peu pour connaître les réponses à ces questions...et sans doute aussi le résultat de la présence dans les locaux de la mairie, ce lundi, de la Section Financière de la Division de la Criminalité Organisée et Spécialisée (DCOS).
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Les travaux de 1 800 logements stoppés
Selon nos sources, celle-ci se serait fait remettre des documents notamment des permis de construire. Joint par téléphone, le maire Victor Denouvion n'a pour le moment pas donné suite à nos sollicitations. Seule certitude, les permis délivrés par l'ancien maire ont, depuis sa mise en examen, été "gelés" par l'actuelle municipalité. Ce qui représenterait au total pas moins de 1 800 logements dont les travaux ont été stoppés net dans l'attente d'une réponse de la justice.
L'affaire qui a conduit Thierry Fourcassier en détention est directement liée à des promoteurs. L'élu se serait immiscé dans de nombreuses transactions entre eux et les propriétaires fonciers de sa commune. Il aurait imposé ses conditions financières sous peine de refuser les permis de construire. L'enquête a par ailleurs révélé que le maire se faisait régler des voyages dont certains à l'autre bout du monde pour des séjours supérieurs à un million d'euros.
Cette affaire fait suite à une première mise en examen pour "corruption passive", "trafic d'influence passif" et "obtention de suffrages à l'aide de dons ou de promesses". La justice reproche à l'ancien maire d'avoir financé, à l'époque, les associations de la commune par des dons de promoteurs immobiliers. Ces "cadeaux", pour certains, auraient été offerts en échange de permis de construire.
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C'est un ancien élu dissident de la majorité alors conduite par Thierry Fourcassier, Thierry Brugère, qui avait rendu publics des enregistrements compromettants dans lesquels l'ancien maire réclamait clairement de l'argent à des "intermédiaires. Dans une récente interview accordée à La Dépêche du Midi, Victor Denouvion n'a pas souhaité commenter au-delà mais confiait que "si la ville était une entreprise, on parlerait de faillite(...) L'état général des finances de la ville aujourd'hui est très critique. Nous avons 1,5 million d'euros de déficit et sommes en incapacité d’honorer plus de 500 factures..."
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Sur la question des logements, Victor Denouvion avait expliqué " n'avoir à ce jour, aucun élément sur les permis concernés par les malversations. Tous ? La moitié ? Quelques-uns ? Seule la Justice pourra le dire. D'ici là, il n’est pas envisageable de voir un nouveau chantier démarrer".
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