Colère des agriculteurs : blocage des routes, actions à l'entrée des supermarchés… à quoi faut-il s'attendre dans les prochains jours ?
Les agriculteurs, qui estiment que les mesures promises par Gabriel Attal ne sont pas au rendez-vous, ont menacé de "repartir à l'action" partout en France.
Les agriculteurs ne désarment pas. Le président du syndicat majoritaire FNSEA, Arnaud Rousseau, a prévenu mardi 13 février que les agriculteurs étaient "prêts à repartir à l'action" si les mesures concrètes attendues du gouvernement n'étaient pas au rendez-vous d'ici le Salon de l'agriculture.
\ud83d\udd34Colère des agriculteurs
— TF1Info (@TF1Info) January 26, 2024
\ud83d\udde3\ufe0f"On ne peut pas rentrer sans réponses concrètes, donc on attend que le Premier ministre nous invite demain pour répondre à nos revendications", explique le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau. pic.twitter.com/5jh4Zf1tsG
"Les agriculteurs n'ont jamais désarmé. Tout le monde a dit : on est prêt à repartir si le travail réalisé n'est pas au niveau des attentes, qui sont très fortes", a déclaré Arnaud Rousseau sur TF1, à quelques heures d'une réunion avec Gabriel Attal à Matignon. "On veut voir ce qui change dans nos fermes (...) Quand le gouvernement nous dit on va travailler sur un grand plan élevage d'ici le salon et qu'à 15 jours, on n'a pas de nouvelles... Si d'ici 10 jours il ne devait pas y avoir ce travail de fond, de changement de logiciel, on serait prêts à repartir à l'action", a insisté le céréalier.
"De nouvelles actions se préparent"
Après deux semaines de blocages, les agriculteurs ont certes levé le camp début février après trois salves d'annonces du gouvernement mais les syndicats n'entendent pas baisser la pression sur des sujets aussi sensibles que les jachères, la simplification administrative, l'utilisation des pesticides ou encore l'élevage.
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La piste d’une reprise de la mobilisation a ainsi été évoquée par la FNSEA Occitanie et les JA. "Nous invitons tous les agriculteurs occitans à sortir jeudi. Nous allons dans un premier temps cibler la grande distribution et ses plateformes logistiques et la semaine prochaine, on compte bien bloquer les grands axes jusqu’à la tenue du Salon de l’Agriculture qui commence le 24 février", indique Romain Deloustal, président des JA.
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En Haute-Garonne, point de départ des manifestations de la mi-janvier, les syndicats se tiennent également sur le qui-vive : "On est toujours dans le flou et on ne va pas le supporter longtemps", a lâché Jérôme Bayle, éleveur à Montesquieu-Volvestre, qui s'est imposé comme l'une des figures de la mobilisation. "Les agriculteurs travaillent le samedi et le dimanche quand il faut rendre des dossiers rapidement. Le gouvernement n'a qu'à faire pareil", a-t-il estimé.
Jérôme Bayle, éleveur de bovins et un des leaders du mouvement: "On est toujours dans le flou et on ne va pas le supporter longtemps" pic.twitter.com/6vU4eoMjOR
— BFMTV (@BFMTV) February 12, 2024
À en croire les organisations agricoles, les annonces du Premier ministre tardent à se faire ressentir. "Ce n'est pas avec les discours qu'on a eus qu'on va aujourd'hui changer de logiciel", a estimé au micro de Sud Radio Jordy Bouancheau, administrateur national des Jeunes agriculteurs. "Sur le terrain, moi-même dans mon exploitation je ne vois pas concrètement ce que ça va changer au quotidien".
Colère des agriculteurs : le mouvement peut-il repartir ? "Ce n'est pas avec les discours qu'on a eus qu'on va aujourd'hui changer de logiciel ! Sur le terrain, moi-même dans mon exploitation je ne vois pas concrètement ce que ça va changer au quotidien", estime @JordyBouancheau pic.twitter.com/yTY3e3qDkg
— Sud Radio (@SudRadio) February 13, 2024
"Ne pas confondre vitesse et précipitation"
"Tous les ministères sont au travail", a pourtant affirmé de son côté le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu sur franceinfo. "Certains sujets remontent à 10, 20 ou 30 ans. Je comprends une impatience qui exprime la souffrance des agriculteurs (...) Mais il ne faut pas confondre vitesse et précipitation".
Colère des agriculteurs: "Je comprends une impatience qui exprime la souffrance de beaucoup d'agriculteurs", notamment "pour l'avenir de leur profession, mais il ne faut pas confondre vitesse et précipitation", déclare Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique pic.twitter.com/SHmrD7Y5sc
— franceinfo (@franceinfo) February 13, 2024
Au ministère de l'Agriculture, on assure que les annonces de Gabriel Attal – avec des mesures d'urgence chiffrées à 400 millions d'euros par Bercy – ont commencé à être déclinées concrètement, évoquant par exemple l'ouverture depuis le 5 février des dispositifs d'indemnisation pour les éleveurs.
Sur le plan local, des réunions "ont eu lieu dans toutes les préfectures de département" pour "regarder les arrêtés locaux" et "faire remonter les propositions de simplification" administrative, indiquent encore les services de l'Etat.
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