"Bande de fainéants"... Lassés des insultes et des agressions, les ouvriers des travaux publics bretons lancent un coup de gueule
Alors que les incivilités se multiplient envers les ouvriers des travaux publics, les représentants bretons de la profession tirent la sonnette d'alarme.
"Cela a toujours existé, les petites incivilités, ça fait un peu partie du job. Mais là, cela dépasse vraiment les bornes", confie à 20 minutes Gilles Le Bris, chef de chantier. "Bande de fainéants", "bons à rien"... Il en entend des vertes et des pas mûres depuis près de trente ans. Mais il a perdu son calme la semaine dernière lorsqu'une voiture a forcé le barrage d'un chantier, manquant de faucher un stagiaire de 16 ans. Le chef de chantier rappelle : "On est là pour rendre service aux gens, ils sont bien contents de nous trouver quand une canalisation pète"
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"Une préoccupation majeure dans la profession"
"Il y a une montée en puissance de l’agressivité depuis quelques années, et cela devient une préoccupation majeure dans la profession", indique Jonathan Binda, chef de centre de l’entreprise Colas. "On comprend que cela puisse faire râler de devoir faire un détour de cinq minutes, mais désormais, on a des personnes qui ne respectent plus le balisage de chantier et s’engagent malgré les barrières de protection", constate-t-il.
Pour éviter que de telles situations ne dégénèrent, l'entreprise Colas organise des formations à la gestion des conflits. "On en est arrivé là pour protéger nos salariés", déplore Jonathan Binda.
Barrer les routes en cas de chantier
De son côté, la Fédération régionale des travaux publics bretons lance une campagne de communication, pour sensibiliser les élus. "Ils voudraient qu’il n’y ait pas de nuisances mais c’est impossible", dit Pascal Reymondie, président de la commission santé et sécurité au travail à la FRTP Bretagne. Il plaide pour barrer complètement les routes en cas de chantier. Mais les maires "préfèrent mettre en place une circulation alternée (...) C’est plus dangereux car on laisse passer des voitures. Et ça rallonge la durée des chantiers."
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