Une jeune chercheuse toulousaine soutenue pour ses travaux en cancérologie sur les cellules "super-tueuses"
En France, la marche est souvent difficile à franchir pour les jeunes chercheurs non statutaires qui souhaitent postuler aux concours des établissements publics à caractère scientifique (Inserm, CNRS, etc).
Le risque ? Les laisser s’envoler vers l’étranger. Un constat qui a décidé la Fondation ARC à initier en 2023 l’appel à projets Passerelle. L’ambition de ce programme est d’accompagner les jeunes chercheurs jugés les plus prometteurs en cancérologie par le financement d’une année de salaire et l’octroi d’une contribution à leur recherche en cours. Dix lauréats ont été repérés dans toute la France pour cette première édition dont la Toulousaine Roxana Khazen, chercheuse au Centre de recherches en cancérologie de Toulouse (CRCT). "C’est une aide très importante qui va me permettre une indépendance financière pour poursuivre mes recherches tout en postulant pour devenir chercheuse permanente" se réjouit-elle.
Caractériser les lymphocytes T
Après une thèse, réalisée au laboratoire Infinity à Purpan, dans laquelle elle a décrit le mécanisme de défense des cellules tumorales et leur résistance aux lymphocytes T, Roxana se focalise désormais sur ces fameux lymphocytes T. "Ce sont des cellules tueuses, et j’ai montré qu’il s’agit en réalité d’une population hétérogène au regard de leur capacité cytotoxique. En effet, certaines parviennent à tuer cinq ou six cellules tumorales dans un délai court : ce sont des « super killers » ; tandis que d’autres ne tuent pas du tout", décrit Roxana Khazen. Mon projet consiste désormais à comprendre les mécanismes favorisant une activité plus élevée chez les cellules « super-tueuses » ; et à décrire le rôle de chaque cellule tueuse dans la régulation de l’activité globale de ces cellules."
Pour y parvenir Roxana Khazen travaille à caractériser le profil de chaque cellule en combinant séquençage ARN et imagerie. Si ces travaux concernent dans un premier temps les cellules tumorales de mélanomes, ils pourraient s’étendre ensuite à d’autres types de cancers. "Nos travaux s’appuient actuellement sur des échantillons recueillis auprès de deux cohortes de 90 patients, mais nous envisageons d’élargir avec 50 échantillons supplémentaires pour arriver à des stratégies plus précises. À plus long terme, cela pourrait avoir un impact très important et permettre d’avoir des traitements adaptés à chaque patient même si l’étude clinique n’est pas pour tout de suite."
J'ai déjà un compte
Je me connecteVous souhaitez suivre ce fil de discussion ?
Suivre ce filSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?