Colère des agriculteurs : l'accord Mercosur dans le viseur... pourquoi le monde agricole rejette-t-il cet accord de libre-échange ?
La colère du monde agricole dans plusieurs pays européens, dont la France, est venue percuter les négociations d'un accord de libre-échange avec les pays latino-américains du Mercosur.
Le marché européen pourrait-il être inondé de produits agricoles sud-américains dans les années à venir ? Une option inenvisageable pour de nombreux agriculteurs français en colère qui exigent un moratoire sur les accords de libre-échange avec les pays du Mercosur, cette communauté économique qui rassemble l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay, le Paraguay et bientôt la Bolivie.
En quoi consiste cet accord de libre-échange ?
Cet accord de libre-échange de biens et de services entre l’Union européenne et le Mercosur est un serpent de mer depuis les années 1990. S'il entrait en vigueur, il créerait la plus grande zone de libre-échange de la planète. Avec quelque 780 millions de personnes concernées et de 40 à 45 milliards d’euros d’importations et exportations. Le moyen pour arriver à de telles projections : des droits de douane supprimés à hauteur de 90 % sur les biens transitant entre UE et Mercosur et en abaissant les barrières non-douanières.
Est-on proche de la conclusion des accords ?
Ce qui est longtemps resté un projet depuis les années 90 s'est concrétisé le 28 juin 2019 avec un premier accord de principe conclu. Les négociations sont toujours en cours et cet accord est loin d'être voté et ratifié par les États membres de l'UE. La crainte pour les agriculteurs est de voir les négociations aboutir.
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Ces derniers jours, en réponse à la colère des agriculteurs, la France a fait savoir haut et fort qu'elle s'opposait à la conclusion d'un tel accord avec des puissances agricoles comme le Brésil ou l'Argentine. Des débuts de tensions surgissent entre Paris et Bruxelles depuis.
Quelles seraient les conséquences pour les agriculteurs français ?
Avec ce potentiel accord ce sont les agriculteurs de la filière bovine qui craignent le plus d’être confrontés à une concurrence déloyale. Les exploitations aux centaines de bêtes en France ne feraient pas le poids face celles d'Amérique du Sud qui peuvent héberger jusqu'à 10 000 têtes de bétail. Dès 2018, la FNSEA avait jugé qu'un tel accord avec le Mercosur et cette concurrence entraînerait la disparition de 30 000 éleveurs français
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Un autre point de tension : des normes sanitaires et environnementales moins exigeantes dans les pays concernés. Par exemple avec l'utilisation de fourrages OGM ou l'usage d'antibiotiques en guise de stimulateurs de croissance. Même constat avec l’utilisation de pesticides dont les limitations d'utilisation diffèrent entre les deux zones économiques.
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