Colère des agriculteurs : appel au boycott ou "caisse de résonance"... le Salon de l'Agriculture est-il menacé ?
Le Salon de l'Agriculture doit ouvrir ses portes le 24 février prochain à Paris, alors que le monde agricole est en pleine crise. Des menaces de boycott, inédites, ont pu voir le jour.
Quelle image nous offrira l'ouverture du Salon de l'Agriculture le 24 février prochain ? Celle d'un événement apaisé avec des agriculteurs qui auront été entendus par le gouvernement et où les politiques seront bien accueillis ? Celle d'un rendez-vous qu'on saura tendu parce que la crise du monde agricole ne sera pas totalement éteinte ? Ou celle d'une mobilisation boudée, par le public, les exposants ou l'exécutif ? Impossible à dire à près d'un mois de l'événement qui s'est imposé au fil des ans comme le plus grand salon du pays.
"Imaginer que le Salon serait boycotté par les agriculteurs, je n'y crois pas une seule seconde", tranche néanmoins le sociologue spécialiste du monde agricole, François Purseigle. "Le rendez-vous est trop important pour la profession et les agriculteurs veulent justement se faire entendre. Le Salon est le meilleur endroit pour ça", estime-t-il, renvoyant aux oubliettes les quelques appels au boycott lancés par des agriculteurs isolés.
"Caisse de résonance"
Les syndicats, de la FNSEA à la Coordination rurale, sont en effet loin d'envisager de bouder l'événement. Et le président du Salon, Jean-Luc Poulain, se veut confiant sur le sujet. "Le Salon est un outil de communication très important pour le monde agricole", expliquait-il lundi matin sur France Bleu. "Ce n'est pas la première fois qu'on va le démarrer avec une crise, on l'a déjà connu par le passé", a-t-il poursuivi, quelques jours après avoir déjà repoussé l'idée d'un éventuel boycott sur le plateau de BFMTV.
"Oui, il y a des problèmes en agriculture aujourd'hui, oui ces problèmes sont structurels et ils engagent l'avenir si on ne les résout pas, mais ce n'est pas pour ça, à mon avis, qu'il faut boycotter le Salon. Bien au contraire, il faut se servir du Salon comme d'une caisse de résonance", expliquait-il.
« Le Salon International de l'Agriculture c’est un outil de communication et le 1er salon agricole européen. Oui, il y des problèmes en agriculture, il faut se servir du salon comme une caisse de résonance ». Jean Luc Poulain, président du SIA, était l’invité de @BFMTV hier soir. pic.twitter.com/eNB4VtJR4l
— Salon International de l'Agriculture (@Salondelagri) January 23, 2024
Mais quid des politiques, en particulier au sein du gouvernement, si rien n'est fait pour apaiser davantage la colère des agriculteurs d'ici au 24 février ? À Matignon, la poursuite des actions engagées par le monde agricole est scrutée avec attention à l'approche des élections européennes de juin et l'entourage de Gabriel Attal promet "de continuer à apporter un certain nombre de mesures d'ici au Salon de l'agriculture".
L'image d'un Premier ministre, ou pire d'un Président, qui recevrait un accueil virulent de la part de ses agriculteurs, veut en tout cas être évitée à tout prix du côté de l'exécutif. Et ce levier de communication que tient le monde agricole, n'est pas près d'être lâché.
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