Deux heures de sport en plus au collège : le projet ne fait pas l'unanimité
Le programme "deux heures de sport en plus par semaine" est actuellement expérimenté dans plusieurs collèges pour les jeunes éloignés des activités sportives régulières. Une mesure jugée insuffisante pour les syndicats, qui rate son cœur de cible.
Remettre les jeunes au sport et diminuer leur sédentarité en proposant des activités sportives, tel est l'objectif de la mesure "2 heures de sport en plus" actuellement expérimentée dans près de 700 collèges en France. Cette mesure fait débat auprès des communautés éducatives mais devrait être généralisée. Dans le Lot, le collège l'Impernal à Luzech expérimente cette mesure, tandis qu'au collège des Sept Tours à Martel, après de nombreux de rebondissements, la mesure a été rejetée. Explications.
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Les contours de la mesure
Les "deux heures d’activité physique et sportive en plus par semaine" sont proposées à l'ensemble des élèves de la 6e à la 3e. "Ce ne sont pas des cours d'EPS en plus, explique Laure Foltzer, secrétaire du syndicat des professeurs d'EPS SNEP-FSU, mais des heures assurées par des animateurs sportifs de club. Les élèves sont volontaires et ne sont pas obligés d'y participer". L'objectif de cette mesure est simple, favoriser l'activité physique régulière de tous les jeunes et améliorer leur santé. L'activité se déroule sur le temps périscolaire lorsque les élèves ont des trous dans leur emploi du temps, dans l'enceinte de l'établissement ou à proximité. "Dans les faits, cette mesure ne concerne même pas une dizaine d'élèves dans un établissement scolaire et souvent ce sont les élèves sportifs qui y participent, donc pas les élèves plutôt sédentaires. La mesure rate sa cible", continue Laure Foltzer. Le syndicat s'oppose à cette mesure principalement à cause de son mode de fonctionnement. "Les activités physiques basées sur le volontariat, ça existe déjà dans les établissements scolaires et ça s'appelle l'association sportive. Pour nous c'est une mise en concurrence malsaine avec les cours d'EPS et l'association sportive".
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Le cas du collège de Martel
Au collège des Sept Tours à Martel, la mesure a fait grincer des dents. Le projet des "2 heures de sport en plus" devait être expérimenté cette année, et a été présenté au conseil d'administration en septembre dernier. La mesure a été source de nombreux débats et finalement l'instance a voté majoritairement contre. Malgré le refus du conseil d'administration, le chef d'établissement annonce tout de même les modalités de sa mise en place à la mi-janvier, mais face à la mobilisation des professeurs d'EPS, le principal a compris qu'il n'y avait pas de consensus et le projet est abandonné. À la place, "un projet « la grande évasion » dans ce même domaine du sport santé est proposé par les professeurs d’EPS aux élèves de 6e du collège depuis le début de l’année 2023/2024. Il accueille 12 élèves autour d’activités sous forme d’escape game", explique le principal du collège, un projet plus innovant qui convainc davantage.
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