INSOLITE. Une agricultrice du Tarn-et-Garonne manifeste sur l'A62 avec l'une de ses vaches
Ce lundi matin, l'éleveuse castelsarrasinoise Marie Cadot a débarqué sur l'A62 pour rejoindre la manifestation des agriculteurs avec l'une de ses vaches. Elle dénonce notamment la montée exponentielle du prix du gazole non routier (GNR) et le prix exorbitant des soins pour la maladie hémorragique épizootique (MHE).
Ce lundi matin, une manifestante pas comme les autres a débarqué sur l’A62, à hauteur de Castelsarrasin, pour soutenir les agriculteurs dont la mobilisation ne faiblit pas. Amenée par l’éleveuse de volailles et de bovins Marie Cadot, la vache Grive a en effet fait une entrée remarquée alors que l’autoroute est bloquée à la circulation dans les deux sens. Avec son licol, Grive a ainsi parcouru 3 km depuis la ferme située chemin de la Gravette jusqu’à l’A62. « Sur le chemin, on a été filmées par des automobilistes et même les gendarmes se sont arrêtés pour prendre une photo, raconte Marie Cadot. Et quand je suis arrivée sur place, j’ai entendu des gens dire C’est impossible qu’il y ait une vache sur l’autoroute ! » Et si.
Mais celui qui a été le plus surpris, c’est Jérémi, le compagnon de Marie mobilisé à Castelsarrasin depuis la semaine dernière, qui n’était au courant de rien. « Il était sous le choc, je ne lui avais rien dit. Il fallait que je la promène donc je suis allée les rejoindre. Ils étaient tous avec leurs gros tracteurs et moi je suis arrivée avec une vache », se marre l’agricultrice qui se présente « comme la plus petite paysanne du canton » avec un demi-hectare qu’elle loue à l’homme de sa vie, lui-même céréalier.
« 2 € le litre de GNR ? Mais ils sont complètement fous ! »
Beaucoup plus sérieusement, le couple est confronté à une hausse de charges hallucinante. « En 2022, on payait 40 000 € pour le gazole non routier et en 2023, c’est 80 000 €! 2 € le litre ? Mais ils sont complètement fous ! », s’étouffe Marie Cadot. Il y a quelques jours, la maladie hémorragique épizootique (MHE) a touché de plein fouet l’une de ses vaches. L’animal a eu des poussées de fièvre qui dépassaient la barre des 40 degrés, bavait et ne pouvait plus marcher. « Pour ses soins, on me demande le prix de la vache ! Je n’ai pas cet argent. Un agriculteur m’a conseillé de la laisser mourir mais j’en suis incapable. Dire que c’est une maladie qui n’existait pas en France et qu’ils ont introduite ici à force d’importer de la viande de merde… »
Alors Marie a sollicité ses plus fidèles « followers », elle qui a l’envergure d’une véritable influenceuse agricole. « J’ai monté une cagnotte en ligne et ce sont mes abonnés qui ont payé les soins. »
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