"Du petit hangar artisanal à l’étape industrielle" : la folle histoire du groupe Nataïs, leader européen du pop-corn
Implantée à Bézéril depuis 1994, l'entreprise gersoise fête cette année ses 30 ans. L'occasion de revenir sur le succès d'une saga familiale qui a commencé au début des années 80.
Peu d'entreprises gersoises peuvent se targuer d'être leader européen dans leur secteur. C'est le cas de Nataïs, qui domine depuis plusieurs décennies maintenant le marché du maïs à éclater. Un succès qui n'avait rien d'évident au départ, dans une filière qui était alors quasi inexistante en France, et sur tout le continent. "Il a fallu convaincre des clients habitués à acheter du pop-corn américain. Cela a pris du temps, de la persuasion. Il a fallu démontrer qu’on savait faire aussi qualitativement que les Américains. Une fois que les premiers clients ont testé l’origine France, progressivement cela s’est développé", rappelle Célia Ehmann, fille du fondateur Michael et directrice développement et systèmes d'information chez Nataïs.
Pour comprendre les raisons du succès de cette entreprise familiale, qui célèbre cette année ses 30 ans d'existence, il faut remonter les aiguilles du temps et sortir bien loin des limites du département. "En 1981, mon grand-père allemand a acheté une exploitation agricole à Bézéril, après s’être fait racheter des terres en Allemagne, suite à l’agrandissement de l’aéroport du Stuttgart", relate Célia.
"Une histoire de succès partagé"
Au départ, l'exploitation est plutôt classique. On y cultive des céréales traditionnelles du Sud-Ouest : colza, tournesol, blé et maïs. Ce n'est qu'après un voyage aux États-Unis chez sa belle-famille, en 1989, et une rencontre avec un producteur de pop-corn, que Michael Ehmann revient avec l'idée de se lancer dans l'aventure du maïs à éclater. Il lui faudra du temps pour apprivoiser cette nouvelle culture. "Il ne connaissait pas grand-chose à la culture ni au pop-corn, rappelle sa fille. Pour monter en compétences sur ce produit très spécifique, il est retourné aux États-Unis et s’est rapproché du réseau du pop-corn dans le Midwest qui tenait tous les ans des événements pour la présentation des nouvelles variétés disponibles."
Lors de ce second voyage, Michael Ehmann se rapproche de Chuck Zangger, un agriculteur qui vient de lancer son activité de production de semences de pop-corn. Le début d'une aventure commune qui dure depuis trois décennies, Chuck Zangger étant encore aujourd'hui le partenaire semencier de Nataïs. "Cela a été une histoire de succès partagé : il s’est attaché à développer des semences adaptées à nos conditions pédoclimatiques en Europe. Pour rappel, il n’y avait pas de production en Europe à cette époque-là, tout était importé des États-Unis. Les semences et les variétés n’étaient pas adaptées aux conditions du Sud-Ouest de la France et de l’Europe", souligne Célia Ehmann.
Solidement implanté, le groupe Nataïs poursuit sa mue en 1997 avec le développement du pop-corn micro-ondable, qui fait aujourd'hui sa renommée au-delà des frontières du pays. "Du petit hangar artisanal, on est passé à l’étape industrielle", indique Célia Ehmann. Depuis, la croissance du groupe est exponentielle, son chiffre d'affaires ayant plus que doublé cette dernière décennie, passant de 34M d'euros en 2015 à près de 80M d'euros l'an dernier (CA prévisionnel).
"Des projets d'agrandissement des silos"
Forte de ses 50 000 tonnes de maïs récoltés auprès de 200 agriculteurs partenaires répartis sur cinq départements du Sud-Ouest, auxquels s'ajoutent cinq agriculteurs sud-africains, l'entreprise ne souhaite pas s'arrêter en si bon chemin. "Nous avons des projets d’agrandissement des silos pour augmenter la capacité de stockage sur site, aussi pour nous permettre de ne pas être bridé dans notre développement de production française", précise Célia Ehmann.
Désireux d'augmenter sa part de marché en Europe (autour de 35 à 40% actuellement), le groupe souhaite également accroître son implantation locale. C'est dans cette optique qu'a été lancée récemment la marque locale Peta Milhoc ("le maïs qui éclate" en gascon). Plusieurs actions* sont également prévues dans le courant de l’année pour communiquer autour des trente ans de Nataïs. Une entreprise solide qui n’a certainement pas fini de grandir.
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