Loi immigration : quand la gauche audoise fait l’union mais brave l’opinion
Ce dimanche 21 janvier à Carcassonne, Narbonne et Castelnaudary, syndicats et partis politiques de gauche seront dans la rue pour crier tout le mal qu'ils pensent de la controversée loi immigration adoptée par l'Assemblée nationale le 19 décembre dernier. Une contestation alors que l'opinion publique, y compris chez les sympathisants de gauche, reste très largement favorable aux mesures coercitives concernant l'immigration.
Un mois après l’adoption à l’Assemblée nationale de la très controversée loi Immigration qui a fracturé la majorité présidentielle, la gauche audoise prépare la riposte dans la rue ce dimanche 21 janvier avec des rassemblements à 10 h 30 prévus à Narbonne (devant la mairie), Carcassonne (square Gambetta) et à 17 h 30 à Castelnaudary (mairie).
Alors que le conseil constitutionnel rendra sa décision le jeudi 25 janvier sur la "régularité" de plusieurs dispositions restreignant les aides sociales aux étrangers en situation régulière, les syndicats, associations et partis de gauche entendent bien crier leur opposition farouche à cette réforme.
Présentant cette manifestation ce jeudi 18 janvier à Carcassonne et réunies pour l’occasion, les organisations répètent à l’unisson leur désir de voir cette loi abrogée. "Ce texte est une tâche pour notre démocratie", avoue Michel Boisson pour la CFDT ; "elle va à l’encontre des principes de liberté, d’égalité et de fraternité, remet en cause nos lois d’hospitalité et s’attaque au droit du travail", peste Gérard Petit pour la CGT ; "elle va entraîner un appauvrissement des familles et des enfants en créant également une discrimination entre élèves en fonction qu’ils soient Français ou étranger", déplore Ingrid Lopez de la FSU ; "elle s’attaque aux droits sociaux de l’ensemble des salariés tout en décapitant les principes républicains", déclare Denis Renard pour le Parti communiste.
Du côté de Réseau Éducation Sans Frontières, Jacqueline Yvroux ne décolère pas contre "une loi qui ne cesse de faire des amalgames entre étranger et délinquance". Pour le Parti socialiste et Alix Soler-Alcaraz, "ce texte est contraire à l’histoire et à la construction de notre pays. On oublie que si l’hôpital public tient aujourd’hui, c’est grâce aux salariés étrangers qui travaillent et soignent sans distinction. La droite et l’extrême droite opposent les gens entre eux tout en jouant le dumping social".
Il demeure que dans ce combat, la gauche ne pourra pas compter sur une opinion publique, très largement favorable aujourd’hui aux restrictions des droits sociaux pour les étrangers, et cela même chez les sympathisants de gauche. Une forte mobilisation ce 21 janvier serait une surprise. Mais sur ce point, les organisateurs de la manifestation relativisent. "Il faut que les gens comprennent que si les pauvres ont des problèmes, ce n’est pas à cause des étrangers", avance Jacqueline Yvroux alors que Karine Abauzit pour le syndicat Solidaires précise "que ce n’est pas en enlevant des droits aux étrangers qu’on permettra aux Français d’en gagner".
J'ai déjà un compte
Je me connecteVous souhaitez suivre ce fil de discussion ?
Suivre ce filSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?