Déploiement d'antennes 5G : la peur envahit un quartier cossu de Toulouse
À la Côté Pavée, Free change ses anciennes antennes 4G par des nouveaux modèles 5 G, une riveraine est persuadée que les maux de tête dont elle souffre seraient liés aux ondes électriques qu'émettent ces objets.
Sur l'avenue Jean-Rieux, dans le quartier chic de la Côte Pavée, à côté de SUV brillants et de quelques voitures de marque allemande, des cheminées factices aux fausses briques rouges sont posées sur le trottoir. Géraldine Castex observe avec méfiance ces énormes boîtes préfabriquées : "Elles servent à masquer les antennes 5G que Free est en train de faire installer sur l'immeuble qui jouxte notre maison. On s'attendait à ce que l'opérateur procède au remplacement de ses antennes 4G par de la 5G. Ces nouvelles cheminées sont surdimensionnées, ça fait peur." Cette directrice d'école, propriétaire d'une belle demeure, vit depuis une dizaine d'années à toute proximité de ces émetteurs d'ondes électromagnétiques.
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"Notre chambre à coucher donne directement sur les antennes. Chaque matin, nous nous réveillons avec des maux de tête. On a aussi consulté des médecins pour notre petit dernier. Il a des problèmes de croissance. Bien que non confirmé, cela pourrait être dû aux antennes."
Les études actuelles n'ont pas établi de preuves concrètes d'un impact direct des antennes 5G sur la croissance des enfants mais l'Organisation mondiale de la santé classe les rayonnements électromagnétiques comme cancérogènes potentiels... "Ne serait-il pas plus judicieux de les installer dans des lieux moins peuplés, comme les cimetières ?" s'interroge-t-elle. À Toulouse, le déploiement des antennes 5 G cible principalement les zones densément peuplées.
La mairie sur le pont
Les quatre opérateurs (Orange, SFR, Bouygues Télécom et Free Mobile) ont installé 744 antennes 5G. À l’heure actuelle, 691 sont d'ores et déjà en service. Si l'État a la mainmise et le contrôle sur des infrastructures téléphoniques, la municipalité de Toulouse a un droit de regard sur ces nouveaux modèles d'émetteurs.
Comme l'explique Jean-Baptiste de Scorraille, responsable des antennes radio et de la téléphonie au Capitole : "Une commission 'antenne' se réunit tous les trois mois, au cours de laquelle, avec les associations de quartier, les opérateurs et le service de l'urbanisme, on examine chaque nouvelle installation. Les opérateurs sont invités à apporter des améliorations. Nous ne pouvons pas interdire l'établissement d'antennes. Il faut savoir que systématiquement lorsqu'une collectivité tente de bloquer le chantier, elle perd en justice. C'est pareil pour les habitants."
La Ville essaie de trouver des arrangements avec les opérateurs qui, selon Jean-Baptiste de Scorraille, semblent plutôt ouverts sur la question. "On essaie de diminuer au maximum la pollution visuelle et à mutualiser leur utilisation par l'ensemble des opérateurs", explique l'élu.
À titre personnel, il ne souhaite pas le développement de micro-antennes 5G un peu partout dans l'agglo afin de limiter l'impact visuel comme cela peut se faire dans certaines villes. "Je fais confiance aux services de l'État mais je suis comme tout le monde, je n'ai pas forcément envie d'être bombardé d'ondes chez moi."
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