Une situation "ridicule" : deux mois après l'arrivée du Carrefour, comment se porte le Spar ?
Le 22 novembre dernier, la supérette Spar du centre-ville voyait arriver le Carrefour à 43 mètres de ses murs. Deux enseignes côte à côte dans une ville de dix mille habitants, est-ce trop?
La Galerie du Midi, face au Beffroi, marcherait-elle sur la tête ? En tout cas, l'arrivée du Carrefour, en novembre dernier, a quelque peu secoué la quiétude du lieu. Petit rappel des faits : au mois de janvier 2022, le magasin Spar ouvre sous la Galerie du Midi, au cœur de la bastide, dans les locaux qui auraient dû accueillir... le magasin Carrefour. La propriétaire de l'immeuble, Caroline Castex, avait en effet réalisé quelques mois auparavant des travaux pour accueillir Carrefour, mais l'enseigne s'est retirée au dernier moment. Les deux parties sont d'ailleurs en procédure.
30% de chiffre d’affaires en moins
C'est sur ce fond de désaccord que Caroline Castex s'associe à Mark Robbins, un commerçant de la région, pour ouvrir le Spar : une supérette classique, qui propose aussi des produits locaux, une cave à vin riche et de la restauration rapide. Au moment de l'ouverture du Carrefour, le 22 novembre, Caroline Castex espérait encore que les deux enseignes pourraient cohabiter : "On essaye de le prendre dans le bon sens, peut-être que ça peut amener du dynamisme, du monde..." expliquait la gérante, regrettant tout de même ce qu'elle estimait être une situation "absurde".
Mais deux mois après l'arrivée du Carrefour, force est de constater que le compte n'y est plus tout à fait pour le Spar : "le constat, c'est que mon chiffre d’affaires a baissé de 30%. La commune ne peut pas absorber ces deux enseignes, le marché n'est pas extensible." Heureusement pour la cheffe d'entreprise, la supérette fonctionnait très bien jusqu'alors : "notre CA était en hausse constante" raconte Caroline Castex, dont le magasin célèbre ses un an le 19 janvier. "Je n'ai pas d'animosité, souligne-t-elle, je suis juste déçue de cette situation que je trouve ridicule. Ce n'est pas insurmontable pour nous, cette perte de chiffre n'est pas dramatique."
"On ne va pas partir !"
Et de préciser pour sa clientèle qu'elle n'est pas du tout dans l'objectif de mettre la clé sous la porte. "En revanche, nous allons continuer de développer la restauration rapide, la cave à vin. Nous sommes propriétaires de nos murs, alors on ne va pas partir !"
Sous la Galerie du Midi, le constat est sans appel : il n'y a pas plus de monde qu'avant. Mais la situation ne bouleverse pas les Revélois : "c'est pratique, il y a certaines choses que j'achète au Spar et d'autres au Carrefour" assure ce client. "Cela donne un peu de vie au centre-ville, ça va bouger cet été !" annonce cet autre chaland.
Seul le temps le dira.
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