VIDEO. Infirmière sophrologue, elle vient au secours des retraités qui ont du mal à dormir
L'association M2P propose aux seniors du Lot un atelier pour mieux s'endormir et dormir. L'intervenante, Solyne Dudicourt, vient à la rescousse de jeunes retraités qui ont des troubles du sommeil. Et ils sont nombreux, comme ce vendredi matin à Gourdon.
Quand il n'arrive pas à se rendormir, au beau milieu de la nuit, il mange une pomme, boit un verre d'eau puis se recouche. Parfois, le sommeil revient. Mais parfois pas. Pourtant, Francis, un agriculteur du Lot à la retraite a mis toutes les chances de son côté : il a consulté des sophrologues, s'est inscrit à un club de marche, se couche tôt, fait des tests pour savoir s'il souffre d'apnée du sommeil... Mais voilà. Depuis quinze ans rien n'y fait : les nuits blanches ont la vie dure. L'atelier sommeil proposé gratuitement à Gourdon par l'association M2P est sa dernière chance. Ce vendredi matin, il pousse la porte de la salle de conférences de la communauté de communes de Quercy-Bouriane, un peu en avance. " C'est ici qu'on dort ?", demande-t-il plein d'espoir.
Solyne Dudicourt, infirmière sophrologue, anime ces sessions de deux heures tous les vendredis et ce pendant trois mois. La bonne fée des retraités. " Nous avons reçu beaucoup de demandes de la population. Les participants qui nous contactent ont des troubles du sommeil ou croient en avoir. Mais généralement, on se rend compte que c'est une méconnaissance de l'évolution du sommeil avec l'âge et de ses différents cycles", explique l'infirmière sophrologue qui intervient pour l'association M2P.
Et ses ateliers ne désemplissent pas : à Luzech, en fin d'année dernière, elle a dû refuser des participants. Les séances de 15 retraités étaient régulièrement complètes. " Je commence par leur expliquer le sommeil profond qui devient plus court avec l'âge et donc, moins réparateur. Je schématise avec des wagons qui représentent les différentes phases. Après 50 ans, si on loupe un wagon, le temps d'attente avant le prochain est plus long, il faut compter entre 1 heure et 1h30", précise la spécialiste formée à l'université Paul Sabatier, à Toulouse. Ce vendredi matin, pour la première séance à Gourdon, la séance est complète avec 14 participants qui ont le même profil : des seniors assez actifs et à la retraite depuis peu. Comme François, 59 ans, un ancien surveillant pénitentiaire. Il a gardé son rythme de travail et se réveille toutes les nuits à 1 heure, 3 heures ou 5 heures du matin, comme ses anciennes gardes en prison. Lui prend parfois un somnifère.
" Je dévore les livres plutôt que les cachets "
Il ne demande pas la lune, juste de dormir " au moins six heures d'affilée ". Comme ses voisins, il remplit au début de l'atelier son agenda du sommeil, une grille qui va de 19 heures à 11 heures avec l'heure du repas, coucher, du lever, du passage aux WC, et même des rêves, à renseigner. " Qu'est-ce que vous entendez pas notre état pendant la pause déjeuner ?" veut savoir Annie qui remplit le questionnaire. " Qui parmi vous s'est déjà senti épuisé hier pendant le repas de midi ?", demande l'intervenante. Trois bras levés. " Qui a eu un réveil nocturne difficile cette nuit ? " Six bras levés.
Quand elle fait une insomnie, Bernadette a trouvé la parade : " Je dévore les livres plutôt que les cachets et pour lire plus tranquillement à n'importe quelle heure de la nuit, je fais chambre à part avec mon mari ", explique-t-elle. " Leur vie est rythmée par les repas du soir et ils se couchent assez tôt. Mais quand on s'endort à 21 heures, il n'y a rien de pathologique à être réveillé à 5 heures du matin", rappelle Solyne Dudicourt. Elle leur conseille de faire une activité physique en journée, de s'exposer à la lumière du jour, de ne pas hésiter à faire une sieste, de favoriser les tryptophanes pendant les repas contenus dans les œufs, le poulet et les légumineuses, de se mettre au lit deux heures après le dîner avec un sentiment de satiété et de se lever la nuit si on n'arrive pas à se rendormir pour que le cerveau n'ait pas le temps d'identifier la chambre comme un lieu où l'on ne dort pas. L'atelier prévoit encore sept séances de conseils, d'échanges et de retour d'expérience. Francis, François, Bernadette et les autres ont de belles nuits devant eux.
Au printemps à Lacapelle-Marival
" L'atelier découle d'une demande grandissante dans le Lot. À la fin de nos ateliers, les participants font remonter des idées de thématiques. Nous avons une trame des désirs locaux ", note Emilie Esquieu qui est référente pour l'association M2P. La première séance de l'atelier sommeil est consacrée au fonctionnement et à la compréhension du sommeil. La deuxième permet d'identifier les facteurs et de connaître ses besoins. " La troisième de cerner l'influence de l'activité physique, la cinquième d'adopter les bons réflexes en fin de journée, puis l'endormissement efficace, le lien avec les médicaments", poursuit la référente. Au printemps, l'atelier se délocalise à Lacapelle-Marival.
Pour s'inscrire 07 85 55 77 38 ou dudicourt.solyne@orange.fr
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