Toulousain de l'année 2023 : Audrey Carlier a sauvé son fils victime de harcèlement scolaire
Sentant que son fils était en grave danger, cette mère de famille a activé tous les leviers possibles pour éloigner son fils du jeune "bourreau" qui lui rendait la vie impossible.
Grands yeux clairs rieurs coincés derrière des lunettes octogonales, voix douce, sourire timide... Rien n'indique dans l'apparence physique d'Audrey Carlier, l'absolue détermination et la capacité à se battre de cette mère de deux enfants âgées de 5 ans et 12 ans. Cette assistante de direction d'une agence de gestion de talents a réussi, contre vents et marées, à sortir son fils d'une situation très périlleuse. Alexis a été harcelé pendant de nombreuses semaines par un camarade de classe. Elle raconte : "Alexis était en classe de 6e au collège Emile-Zola dans le quartier Saint-Michel à Toulouse. Le harcèlement a commencé à l’automne. Un gamin un peu plus âgé qui avait redoublé, l’avait pris pour cible. Alexis devenait irritable. Il commençait à avoir des comportements violents. Un soir, il a tout dit à son père. Il était très mal. Le matin même, son harceleur avait exigé qu’il lui donne ses Nike. C'était allé crescendo. Le gamin avait attrapé mon fils par les poignets pour le balancer du premier étage de l'école. Heureusement, un surveillant est arrivé à temps pour éviter un drame."
Cet événement ne calme pas les ardeurs du jeune harceleur qui roue de coups le fils d'Audrey quelques semaines plus tard. C'en est trop pour la jeune femme. Elle décide d'activer tous les leviers possibles pour sauver Alexis de ce piège qui touche tant d'enfants.
"Mon fils n’hésite pas intervenir lorsqu’il estime qu’un camarade est victime de harcèlement"
Elle sollicite directement la plus haute instance de l'académie : "En la matière, je conseille vivement aux parents dont les enfants sont victimes, de se rendre directement dans les établissements. C'est beaucoup plus efficace d'avoir le principal et les profs qui sont censés régler le problème que de multiplier les appels téléphoniques ou les mails. Si rien ne bouge, il faut viser plus haut en tapant à la porte du rectorat. C'est ce que j'ai fait pour débloquer la situation."
Concomitamment, Audrey publie un long post sur Instagram où elle exprime tout son désarroi concernant la situation de son fils. L'écho est énorme. La presse s'empare du sujet. "Sans la médiatisation, je pense qu'on n'aurait pas obtenu qu’Alexis change d'établissement".
Elle obtient qu’il soit transféré au collège des Chalets au centre-ville. Pour beaucoup, c'est un scandale. Ils ne comprennent pas que c'est à l'enfant victime de devoir quitter le collège et non pas à l'enfant harceleur... Audrey n'en a cure. Elle a sauvé son fils. "Alexis a retrouvé la joie de vivre et une bande de copains qu’il avait en primaire. Il est épanoui et heureux et ses résultats scolaires sont satisfaisants. Finalement, le fait que c’est lui qui a dû changer de collège n’a pas eu d’effets négatifs."
Comme on aurait pu le craindre, l'adolescent ne reste pas marqué par son statut de victime. Il a même fait de cette expérience traumatisante une force. Comme en témoigne sa maman : "Maintenant il est très sensible au harcèlement scolaire. Il n'hésite pas à intervenir lorsqu'il estime, à tort ou à raison, qu'un camarade est en délicatesse avec un autre. Et puis maintenant, il met tout en œuvre afin d'éviter de revivre le cauchemar qu'il a vécu. Récemment, un garçon pas facile a commencé à le "chercher". Il lui a mis directement un coup de poing. Depuis, il n'a plus aucun problème. Je ne cautionne pas la violence mais on ne peut que constater que ça a marché."
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