Les goélands "tueurs", des oiseaux surveillés de près à Toulouse
La mairie de Toulouse a entamé une démarche pour tenter de réguler les populations de goélands, parfois agressifs envers d’autres espèces. Une procédure très encadrée.
Saviez-vous que le mot goéland vient du breton gwelan, qui signifie pleurer, ce qui décrit précisément le chant de cette grosse mouette présente en nombre à Toulouse ?
Des pleurs, c’est ce qui a coulé des joues des enfants du Jardin des Plantes au printemps dernier, quand un ou deux goélands ont dévoré vivants des petits canetons tout juste sortis du nid, pas surveillés d’assez près par leurs parents…
Une scène qui a choqué
Le départ d’une polémique déclenchée par les riverains de ce jardin fréquenté par de nombreuses familles, et où une telle scène a choqué. Une scène pourtant naturelle, puisque les petits font partie des proies naturelles des goélands…
« Il n’y a même pas de sujet sur le fait qu’un oiseau dévore un autre oiseau, c’est tout simplement la chaîne alimentaire classique, c’est la nature », martèle Matthieu Bergès ornithologue à l’association Nature en Occitanie.
Une espèce protégée
La mairie de Toulouse prend pourtant au sérieux ce sujet à la demande des riverains. Le service de l’animal dans la ville a même contacté la direction de l’environnement à la préfecture, en charge de ce dossier.
« Le goéland est un animal protégé, et on ne peut pas faire n’importe quoi. La préfecture nous a répondu qu’en l’état actuel des choses, la colonie de goélands n’était pas assez importante pour qu’il y ait besoin de réguler les naissances », explique Françoise Ampoulange, conseillère municipale déléguée en charge de l’animal dans la ville.
La stérilisation, ce n'est pas pour tout de suite
Des possibilités existent pourtant. « Des prestataires peuvent être missionnés pour stériliser les œufs. Ils mettent un produit sur l’œuf, qui étouffe l’embryon », précise l’élue.
Même si la préfecture n’a pour l’instant pas donné son aval à des mesures restrictives, la mairie va rester vigilante, notamment autour du Jardin des Plantes. « Des observations sont menées, on peut savoir où se trouvent les nids. En cette période de l’année, il n’y a pas trop de problèmes.
Mais au printemps, quand les canetons vont naître, la question redeviendra sensible ».
L’ornithologue Matthieu Bergès, lui, n’adhère pas à cette initiative. En effet, en essayant de « défendre » une espèce plutôt qu’une autre, l’être humain risque de détruire l’équilibre écologique.
"Laissons faire la nature"
« Pourquoi favoriser une espèce plutôt qu’une autre ? Notre regard d’être humain a tendance à vouloir mettre des gentils et des méchants partout. Le gentil caneton mangé par le méchant goéland. Laissons faire la nature… »
En attendant, la mairie de Toulouse doit également faire face à des cas de botulisme aviaire au Jardin des plantes. Dix canards y avaient succombé à l’été 2023. Le goéland n’est pas le seul danger pour les gentils canards de ce jardin historique de la Ville rose.
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