Biodéchets : des Gersois déjà bien engagés mais peu informés sur la généralisation du tri
Le tri des biodéchets devient obligatoire pour les particuliers et les professionnels à partir de ce 1er janvier 2024. Si de nombreux Gersois n'avaient pas connaissance de cette généralisation, beaucoup ont déjà pris l'habitude de composter leurs déchets organiques. Mais, pour ceux qui habitent en ville, l'organisation est encore à définir.
À partir de ce lundi 1er janvier, les épluchures de carottes, restes de viandes et peaux d'oranges ne devront plus être jetés dans la poubelle noire des ordures ménagères. Cette obligation s'inscrit dans le droit de l'Union européenne et la loi antigaspillage qui entre en vigueur en ce début d'année 2024 et généralise le tri à la source des biodéchets. Ces derniers sont définis par le ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires comme "des déchets non dangereux biodégradables de jardin ou de parc, les déchets alimentaires, ainsi que des déchets comparables provenant des usines de transformation de denrées alimentaires".
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Au-delà du tri du plastique, du carton et du verre, il faut donc, désormais, mettre de côté ces déchets et les jeter dans des bacs prévus à cet effet, afin qu'ils soient transformés en amendement agricole ou en terreau pour le jardin ou les espaces verts des collectivités. Ils pourront également être méthanisés. Cependant si le compostage des produits organiques est très courant, notamment dans les campagnes, il peut parfois poser problème en ville, lorsque l'on habite en appartement.
Des aires de compostage public
C'est pourquoi, des campagnes de distribution de composteurs ont été mises en place par plusieurs collectivités, comme la mairie d'Auch, mais aussi par Trigone, le syndicat mixte créé pour la mutualisation du traitement des déchets. Certaines communes, mais aussi des entités distinctes, ont également fait le choix d'installer, sur leurs places ou dans les rues, des aires de compostage public, dans lesquelles chacun peut venir déverser son bac de déchets alimentaires. C'est notamment le cas à Simorre, Lectoure et plus récemment à Monguilhem.
"Je trie tout le temps mes épluchures dans un sac, que je dépose dans des bacs juste en bas de chez moi", assure ainsi Sandrine, qui, cependant, découvre que cette démarche sera généralisée en ce début d'année. Pour deux autres Auscitaines, le compostage est aussi une habitude qu'elles ont prise depuis plusieurs années : "La ville avait distribué des bacs et j'avais été en chercher un, explique Audrey. J'utilise ensuite le compost pour le jardin". Pierrette, quant à elle, donne ses déchets organiques à sa belle-fille, qui s'en sert aussi pour son potager. "Mais si elle ne le prenait pas, je les déposerais au jardin partagé de la Boubée, où je vais toutes les semaines".
L'importance de la proximité des bacs
Car, en effet, quand on habite en appartement, il faut trouver des solutions pour jeter ces déchets, parfois encombrants et odorants. Sandrine s'interroge et hésite : "Si le bac était plus loin de chez moi, je ne sais pas si je trierais tous les jours. Peut-être que je le mettrais directement dans la poubelle noire..."
Pour d'autres, le tri des biodéchets n'est pas à l'ordre du jour : "Quand j'ai emménagé dans ma maison, il y avait une place pour le compost, décrit Robert. Mais je n'ai pas continué de le faire, je n'en ai pas l'utilité." Le retraité ne pense pas d'ailleurs prendre cette habitude, malgré l'entrée en vigueur de la loi. Comme lui, beaucoup de Gersois assurent d'ailleurs ne pas être au courant de cette généralisation du tri à la source, malgré des campagnes de communication et de distribution de composteurs. Au-delà de l'application de la loi, voilà peut-être aussi l'enjeu des prochains mois.
Une organisation à trouver
Les collectivités doivent désormais proposer à chaque habitant une solution pour trier ses biodéchets. Ces derniers devraient ensuite être retraités par Trigone. Mais l’application de loi "mettra un peu de temps à se mettre en place, elle ne se fera pas aussi vite", estime Francis Dupouey, président du syndicat mixte.
Ces derniers mois, Trigone, en partenariat avec les Syndicats intercommunaux de collecte et de tri des ordures ménagères (Sictom), a mis en place un programme de prévention des déchets, qui va alimenter la collecte des biodéchets. "L'objectif était de faire de la prévention pour diminuer au maximum la poubelle noire et faire en sorte que l'on traite le moins d'ordures possible par l'enfouissement, même si c'est la fin, ou l'incinération", explique l'élu départemental. "On retrouve encore actuellement des déchets plastiques dans la poubelle noire. Il faut faire en sorte que les gens trient beaucoup mieux, aussi pour les biodéchets".
Concernant ces derniers, les Sictom devraient mettre en place les collectes et Trigone "participera à cela, sous quelle forme, je ne sais pas encore. Nous n'avons pas encore déterminé les modalités, cela va se faire dans le courant du premier trimestre", affirme Francis Dupouey.
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