Suicide d’Aurélia : l’ex-flic Bruno Attal fait polémique

  • Aurélia a été retrouvée morte le 4 septembre 2020 à son domicile par la brigade de Saint-Germain-en-Laye. DDM, archives photo.
    Aurélia a été retrouvée morte le 4 septembre 2020 à son domicile par la brigade de Saint-Germain-en-Laye. DDM, archives photo.
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Ae. B

l'essentiel Trois ans après le suicide d’Aurélia, une policière d’origine gersoise, le syndicaliste d’extrême-droite Bruno Attal a fait fuiter une vidéo où apparaît la jeune femme. Sa sœur a déposé plainte.

Le 22 août dernier, l’ancien policier et ex-syndicaliste adepte de messages provocateurs sur les réseaux sociaux publiait une vidéo réalisée par Aurélia, jeune policière d’origine gersoise qui s’est donné la mort avec son arme de service, il y a trois ans maintenant. Dans ce court message, retrouvé sur son téléphone quelques jours après le drame, on y retrouve la jeune Aurélia. Durant pas loin d’une minute, elle explique les raisons de son geste. Très vite, la vidéo fait le tour des réseaux sociaux, de Twitter à TikTok en passant par Facebook. Dans un tweet, l’ex-flic titre : "Aurelia, jeune policière s’est tirée une balle dans la tête. Elle nous laisse cette vidéo." Problème ? À aucun moment, la sœur ou la famille d’Aurélia n’aurait donné son consentement pour une telle publication.

Selon Bruno Attal, c’est "la mère d’Aurélia qui souhaite depuis 3 ans que la vidéo du suicide de sa fille soit diffusée pour enfin connaître la vérité."

Une plainte a été déposée le lendemain du partage de la vidéo, contre Bruno Attal, mais aussi contre un autre policier révoqué, Cédric Vladimir, indique le JDD dans un article en date du dimanche 27 août. "Elle a laissé une vidéo sur son téléphone, que Cédric Vladimir (ancien policier) a relayé à mon insu et à celui des proches de ma sœur, en début d’année 2021", indique la sœur d’Aurélia sur un communiqué publié sur les réseaux sociaux.

Du côté de l’opinion publique, la vague d’indignation n’a pas tardé à déferler sous la publication. Dénonçant une récupération politique "indigne", des internautes, au même titre que la sœur d’Aurélia, réclament la suppression de la vidéo : "Personne n’a donné son accord, encore moins pour défendre des idées politiques ou quelconque autre cause", lit-on sur un message. À côté de cela, les fervents soutiens de Bruno Attal, dont les pseudonymes arborent dans la majorité des cas un drapeau français et un message de support au mouvement Reconquête, pointent du doigt le gouvernement, parfois la police.

Détournement d’une vidéo privée

Dans le procès-verbal dont le JDD a pu prendre connaissance, la sœur d’Aurélia aurait indiqué avoir "été contactée par Cédric Vladimir" après le décès de sa sœur, notamment dans le cadre d’"une association de protection des familles". Ce dernier s’est ainsi procuré l’enregistrement, dont certains passages ont d’ailleurs été évoqués durant le procès de la mère d’Aurélia à Auch pour provocation au suicide en juin 2022.

"Je précise que lorsque j’ai été en contact téléphonique avec Cédric Vladimir, j’ai bien insisté sur le fait que je ne souhaitais pas que la vidéo de ma sœur soit diffusée. Ce à quoi il m’a répondu que ce ne serait pas le cas. Je ne voulais pas que la mort de ma sœur serve à revendiquer quoi que ce soit."

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