XV de France. "Le Stadium était un chaudron!" : Fabien Barcella se remémore la victoire des Bleus contre l'Afrique du Sud en 2009

Quelle est l’image qui vous vient à l’esprit quand on évoque ce match ?
C’est cette espèce d’agressivité qu’on avait développée durant ce match. Dans l’équipe, il y avait pas mal de Toulousains qui avaient envie de gagner devant leur public. C’était une source de motivation supplémentaire. Ce jour-là, on était surmotivé. On avait trouvé plusieurs prétextes pour l’être encore plus. On avait vu qu’ils avaient profité de la ville durant la semaine. (NDLR : ils avaient fait une sortie restau au J’GO). Il n’en fallait pas plus. C’était un levier de motivation supplémentaire.

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Quand on parle d’Afrique du Sud, on parle toujours de combat…
De toute façon, on sait qu’avec les Sud-Africains, il faut être prêt sur l’engagement physique. Cela avait tapé fort effectivement, mais il faut rester humble car on sait bien que lors de la tournée automnale, nous Français étions au top et eux finissaient leur saison.
On les disait intouchables…
Ils avaient été impressionnants en juin lors d’un match face aux Lions. C’est une peur positive qui nous a sortis de notre zone de confort. J’ai l’habitude de dire que quand on rentre sur le terrain, si on n’a pas peur, on est suffisant. D’ailleurs, cela nous a joué un tour deux semaines après à Marseille. Face aux Blacks, on s’était endormi sur nos lauriers et ils nous avaient rasés (NDLR : défaite 39-12).
Dans votre carrière internationale, placez-vous ce France – Afrique du Sud au même niveau que la Coupe du Monde 2 011 ?
France – Afrique du Sud reste un bon souvenir mais la tournée en laisse un plus mitigé, car en suivant, nous avons été largement battus par les Blacks à deux ans de la Coupe du Monde. On avait alors senti l’énorme différence.

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On vous avait vu très à l’aise balle en mains avec deux percées…
On m’en parle souvent. Mais c’est anecdotique, c’est la performance collective qui prime. J’étais au bon endroit au bon moment. Un autre jour, le copain ne vous fera pas la passe. Je préfère retenir la grosse force de caractère collective dans les rucks et dans tous les domaines de conquête où ils sont très forts.
Pourquoi aviez-vous joué tout le match ?
En 2009, il n’y avait que sept remplaçants et il n’y avait qu’un pilier remplaçant sur une feuille de match. Soit le droitier faisait tout le match, soit c’était le gaucher. Maintenant, la donne a changé. Mais j’y avais laissé beaucoup d’énergie et je n’avais pas joué le match suivant.
Vous aviez largement gagné votre duel avec le capitaine sud-africain John Smit…
C’était quand même un talonneur reconverti à droite. On l’avait analysé. C’était une question de rapport de force, de stratégie. C’était une chance pour nous.
Vous souvenez-vous de l’ambiance au Stadium ?
Il y avait une ambiance de folie. Elle était magnifique. Je n’ai rien contre le Stade de France mais un match de province a toujours une saveur particulière. Les stades de province sont des chaudrons. Ce jour-là, c’était le Stadium. Et sur tous les points chauds que nous avons vécus sur ce match, cela nous a aidés.

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La petite histoire raconte que ce jour-là vous n’aviez même pas pris de Red Bull avant le match…
(Rires). C’est possible mais ce jour-là, on n’avait pas besoin de ça. William Servat s’était chargé de la motivation d’avant match. Les avants étaient restés dans les vestiaires. On s’est dit qu’ils ne nous avaient pas respectés. Ce qui était faux bien sûr mais c’était un levier de motivation. Le sélectionneur Marc Lièvremont avait fait le discours général et ensuite les leaders de jeu avaient pris le relais. Et on avait un leader par ligne avec des joueurs historiques.