Lot : les habitants de Saint-Hilaire mobilisés pour sauver leur pont
Les élus et les habitants de Saint-Hilaire sont mobilisés pour une meilleure sécurité de leur pont. Ils dénoncent l’inaction des collectivités du Cantal alors qu’un pont vieillissant pose d’importants problèmes de sécurité.
C’est un petit ouvrage en pierre qui surplombe le Veyre, dans le Nord-Est du département. Le pont de Savadat constitue le principal point de passage entre le Lot et le Cantal, via les communes de Saint-Hilaire et de Quézac. Depuis plusieurs années, la colère gronde à Saint-Hilaire, petit village d’à peine 70 âmes. Nombreux sont les habitants qui empruntent le pont chaque jour, pour rallier Figeac, Décazeville et Aurillac via la route nationale 122. Et ils ne peuvent que constater son état dégradé. Construit dans les années 1940-1950 – aucune date précise n’est disponible selon la mairie – le pont de Savadat est en effet mis à rude épreuve.
En plus des voitures qui le traversent, il doit aussi supporter le poids des camions et autres engins agricoles qui y passent, empruntant une étroite route en épingle pour rejoindre ou quitter le petit bourg de Saint-Hilaire. « C’est l’axe principal de la commune », explique le maire Guy Lafon, qui ajoute : « Nous n’avons pas d’éléments sur sa capacité de portance, on imagine aisément qu’il doit supporter jusqu’à dix fois sa charge maximale avec certains convois ! »
Une opération de blocage
De toute évidence, le pont de Savadat mériterait bien quelques travaux d’entretien poussés pour rassurer les habitants, qui ont tous en mémoire la catastrophe du pont de Mirepoix-sur-Tarn, en Haute-Garonne, qui coûta la vie à 2 personnes le 18 novembre 2019. Oui mais voilà, le pont de Savadat est situé sur la frontière entre le Lot et le Cantal. Côté Lotois, tout est clair, la route n’étant plus départementale depuis 1963, son entretien est assuré par la commune, aidée du Grand-Figeac. En revanche, côté Cantalou, ça coince : la commune de Quézac et le Département du Cantal se rejettent la charge de l’autre moitié du pont et refusent de supporter le coût financier des opérations. Résultat : la situation est bloquée et rien n’avance. De quoi susciter l’agacement à Saint-Hilaire. « Il y a 2 ans déjà, quand plusieurs mètres de rambarde étaient tombés, j’avais moi-même installé des sangles de sécurité pour éviter que quelqu’un n’y fasse une chute de plusieurs mètres ! » se souvient Guy Lafon, l’édile lotois.
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Ce dernier affirme qu’il n’est pas question pour son village de supporter seul tous les frais de rénovation. Pour tenter de faire avancer les choses, plusieurs élus, avec le soutien des habitants, ont pris une décision radicale : ce lundi 17 mai, dès 10 h, ils envisageaient d'entamer une opération de blocage du pont. Puis se sont ravisés, en apprenant que les préfectures du Lot et du Cantal organisaient une réunion commune. Guy Lafon a pris soin de lancer une pétition en ligne pour faire bouger les collectivités du Cantal, déjà signée par plus de 250 personnes (« À qui est le pont de Savadat, sur le Veyre ? » sur change.org). Des élus du Grand Figeac soutiennent la démarche : « une motion en ce sens a déjà été votée lors de la dernière réunion » confirme le maire de Saint-Hilaire.
Une réunion la semaine prochaine
Serge Bladinières, le 1er vice-président du Département du Lot en charge des infrastructures de mobilité, affirme qu’il fera tout son possible pour aider la commune à démêler les choses, notamment en s’adressant au préfet. En cas de désaccord entre plusieurs collectivités territoriales, l’État peut faire intervenir un médiateur pour trancher la question. Une réunion entre les différents acteurs de ce dossier est prévue la semaine prochaine. Le maire de Quézac et le conseil départemental du Cantal n’ont pas donné suite à nos questions.
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